Cet article date de plus de huit ans.

C'était comment ? Le CP, une claque pour les parents

La rentrée des enseignants, c'était hier. Celle des élèves aujourd’hui. Notamment au CP, ou on apprend l'autonomie. Coup dur, pour les parents.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ce jeudi, c'est la rentrée pour plus de 12 millions d'élèves et 860 000 enseignants (ABDULLAH DOMA / AFP)

Le CP : le premier jour de leur vie. Enfin, de la mienne. Enfin non, de la leur… je veux dire, de celle de mon fils. Oh puis je sais plus… c’était notre premier jour à tous. C’était, comme une nouvelle vie… après une rupture. On me l’a rabâché pendant tout l’été : "Tu vas voir, le CP c’est une étape hyper importante… pour lui, et pour toi". Bon, ça va, ce n’est pas l’bac tout de même ! Ben si… c’est même pire que le bac.

C’est le premier jour, ou ton enfant te quitte. "Allez, au revoir, maman." Cette phrase, et je vois la lourde porte se refermer, comme s’il me la claquait à la figure. "Tu vas voir, il va apprendre l’autonomie et ça, c’est hyper important", me disait-on. Oh ça va. Il est encore tout petit  ! Ben non, il est grand. "Allez, maman, à ce soir…" Et le bisou câlin, il est où ? Encore une phrase horrible, avec ce ton d’indépendantiste.

On n’est pas au pays basque ! Tu vas te calmer ! Ben non, il ne va pas se calmer.  Et va cultiver, peaufiner, cette autonomie, indispensable à sa survie en milieu scolaire. D’ailleurs, où est-il… ? Ah, devant les listes de classe… "Je lis les noms, maman." Moi : "Mais tu ne sais pas lire." Lui : "Presque." Moi : "Non, tu vas apprendre."

L’indépendantiste a encore frappé. Il veut tellement savoir lire, qu’il est lui-même persuadé qu’il Sait Lire. Ça va loin quand même ! Et comme moi, je sais lire, je lui annonce, dépitée, que certains copains ne sont pas dans sa classe. "Ça ne te rend pas trop triste ?

Lui, légèrement agacé : "Nan nan maman…" Puis : "Au fait, j’ai bien mis ma deuxième trousse dans mon cartable ?" Une interrogation, lancée très vite…avec un ton pressé, mâtiné de stress. Et d’assurance. Une parole de mini adulte. La claque… mon fils n’a pas 6 ans, mais 15 tout à coup. Dans la cour de cette école de grands, je regarde les autres enfants. Tous pareils. Excités de se retrouver… mais sérieux dans cet empressement. Aucun pleur, pas le moindre couinement.C’est tout juste s’ils tiennent la main de leurs parents. Le royaume des petits autonomistes. Iparretarrak, sors de ce corps… le CP c’est plus fort que toi.

 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.