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C'était comment ? Quand Cazeneuve rhabille Macron pour l'hiver

Bernard Cazeneuve a présenté ses vœux à la presse, mercredi 18 janvier à Matignon. Un discours calme et plutot aimable, sauf pour Macron. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Vœux à la presse de Bernard Czeneuve, le 18 janvier 2017. (ERIC FEFERBERG / AFP)

C’était... gentil. Gentil, calme, légèrement taquin. Le tout bien soupesé, comme sait le faire l’ancien ministre de l’Intérieur. Pourtant, le président de l’association de la presse ministérielle a bien tenté de le déstabiliser.

On va dire que Benjamin Sportouch (le président de l'association de la presse ministérielle, dont le discours est une tradition lors des vœux du Premier ministre) a même tout essayé. Évoquant, pour démarrer, un record à venir pour Bernard Cazeneuve, Premier ministre pour à peine quelques mois. Embrayant sur sa carrière : "Peut-être vous préparez-vous pour la présidentielle de 2022 ?" Ou susurrant une éventuelle fin de carrière du même Bernard Cazeneuve.

Il aura tout essayé, mais rien n’y a fait. Tel un roc, le locataire de Matignon s’est avant tout lancé dans un vibrant hommage à nous, la presse. "Ces médias dont nous avons grand besoin", ce sont ses mots.

"Un trésor", c'est précieux

Et comme c’est de plus en plus rare d’entendre cela, on a trouvé ça plutôt, gentil. Il a même eu cette belle phrase : "La liberté de la presse est un trésor".

Merci monsieur Cazeneuve. Personnellement, je suis peut être naïve, mais j’ai décidé de le croire, parce que ca fait du bien.

"Aspirations pyrotechniques"

C’est gentiment, aussi, qu’il a répondu aux provocations de son interlocuteur sur sa carrière. "Vous le savez, la retraite à 54 ans, n’est pas la pente des reformes les plus récentes." Rires dans la salle.

Puis : "Je dois vous avouer, j’ai moins de passion pour ma personne que pour l’exercice de l’Etat… Mais il peut y avoir d’autres acteurs dans la vie politique, qui comblent vos aspirations pyrotechniques, ou votre goût pour le spectacle vivant."

Ah, je note une légère baisse sur le thermomètre de la gentillesse. On a tous besoin d’un défouloir. Le sien est... Emmanuel Macron.

Petite pelure

"Quand on s’est engagé auprès d’une personnalité qui vous a fait confiance, lance Bernard Cazeneuve, vous devez assumer, avec le plus de rigueur et de dignité possibles, la responsabilité qui vous a été confiée."

Macron a un joli petit manteau pour l’hiver. Mais un manteau assez doux, somme toute. Une petite pelure de rien du tout.

Je ne sais pas vous, mais moi je doute que ce genre de remarques puisse égratigner une seule seconde le jeune Macron… ou calmer ses poussées d’adrénaline.

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