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C'était comment ? Place Beauvau, drôle d'ambiance

Les incendies dans les appartements, un drame en France. Le ministère de l’Intérieur souhaite que les enfants apprennent à réagir. Bruno Le Roux recevait une classe d'élèves, ce lundi matin. Ambiance surréaliste, place Beauvau. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le ministre de l'Intérieur recevait des écoliers place Beauvau ce lundi  (BERTRAND GUAY / AFP)

"C’est à cause de Donald trump qu’il sera plus ministre bientôt le monsieur ?" Véridique. Cette phrase sort de la bouche de ma petite voisine, 8 ans, et qui vient tout droit d’un village de 250 habitants. Moi : "Ah non, pas du tout… Tu sais qu’il y a des élections en ce moment en France ?" Elle : "Oui, je sais… Mais c’est dommage pour lui, de plus être ministre."

Moi, j’m’en fiche, chui un VIP

Arsene

"Moi, j’m’en fiche, chui un VIP." Ça c’est Arsène, la petite star de la classe. Moi : "C’est quoi un VIP ?" Lui : "Ben c’est comme les ministres, c’est des gens importants… En tout cas, ils ont une belle maison ici." La petite fille, la main sur le velours de la chaise : "J’adore ça, c’est doux, je voudrais ça chez moi. Mais bon, ça peut brûler, aussi, si y a un incendie tu crois ?" Ah oui, c’est vrai, revenons à nos moutons. On est là pour ça, les incendies en appartement… comment réagir ? On nous montre un film. Un pompier explique aux enfants, qu’il ne faut surtout, jamais, respirer la fumée.

Comme un enfant résigné

Bruno Le Roux acquiesce. Bruno Le Roux, assis au premier rang, comme les enfants sages. Bruno Le Roux, qui soutient le perdant d’hier soir, Manuel Valls. Bruno Le Roux, qui fait mine d’être paisible, comme un enfant résigné. Un père de famille (qui a dû louper un épisode, celui d’hier soir) lui suggère de créer une journée nationale, dédiée à la sécurité incendie.

Mon voisin, assis à ma gauche : "Ah faudra le redemander ça, parce que ça risque pas d’arriver maintenant". On sourit, vaguement, dans cet Hôtel de Beauvau, hanté par l’énergie, et sans doute les colères de Manualito, Manuel Valls. Le toréador, à terre.

Ambiance surréaliste de fin de règne

Bruno Le Roux monte sur scène. Une petite Valentine lui tend une enveloppe. "Je veux, dit-il, tout d’abord remercier Valentine pour ce diplôme, elle me décerne le diplôme de meilleur ministre de l’intérieur." Mon voisin de gauche sourit, vaguement. Ambiance surréaliste de fin de règne… de fin d’un certain monde.

Question du ministre aux enfants : "Les ministres, ils proposent des lois. Et les lois, elles sont votées où ?" "Dans le ciel !" La réponse fuse, comme ça… venue de nulle part… Quel est le génial cerveau de 8 ans, qui a osé penser ainsi ? Le ciel… mais où sommes-nous ? Ces instants paraissent irréels. Avec tous ces garnements, et leurs petits mots de vérité, en train de transformer l’Hôtel de Beauvau en champ de bataille. 

 

 

 

 

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