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C'était comment ? Peillon, prof de droit

Vincent Peillon, candidat à la primaire de la gauche, a présenté son projet, mardi. Avec un mot à la bouche : l’Europe. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Vincent Peillon lors de la présentation de son programme, le 3 janvier 2017. (BERTRAND GUAY / AFP)

C’était un cours magistral. Durant une heure et quart (une heure et quart de monologue, ça peut être très long) Vincent Peillon a détaillé son projet. Dense et consistant.

Je me serais cru en amphi. J’étais à la Sorbonne, en fac de droit, il y a un certain temps… Et certains jours, malgré ma passion pour cette matière, je me sentais souvent cloîtrée dans une bulle de sur-intelligence étouffante.

"Je veux une république moderne", lance Vincent Peillon, petites lunette sur le nez, mèche impeccable, silhouette nickel. Et le voilà parti, dans sa république de tous les citoyens, avec des députés élus au scrutin proportionnel. "Pour chaque texte, je souhaite que des comités citoyens soient constitués. Ils seraient volontaires, tirés au sort. Ils pourraient, avec les parlementaires, organiser des auditions, mobiliser des experts, des chercheurs."

Gremlins scrutateurs

J’imagine la tête des députés, obligés de trimballer dans leurs bagages des petits vérificateurs… sorte de Gremlins scrutateurs, accrochés à leur cravate. La belle idée du professeur Peillon… légèrement, disons-le, déconnectée du Barnum de la réalité. Vincent Peillon, loin des blitzkriegs et autres passages en force, voit les choses en grand : en européen.

Et le voilà parti sur un cheval fou, le drapeau des 27 à la main. Il veut relancer le moteur franco-allemand. Et bâtir un New Deal européen, à l’aide d’un plan de 1 000 milliards d’euros. Il veut aussi la baisse des déficits, la baisse des prélèvements obligatoires. Le tout, en Europe.

Il a un but : gagner la bataille de l’intelligence ! Ce n’est plus un projet politique… c’est une chaire au Collège de France, ou un cours magistral à Harvard, au choix.

Petite presse

Le problème de ce genre d’exercice, c’est quand arrivent les questions de la presse. Cette petite presse, cette petite bête embêtante, et entêtée. Qui forcement, ne comprend rien.

"Vous présentez votre projet, le même jour que Manuel Valls. Pourquoi ?" Au premier rang, (où je me trouve) son staff est outré.

"Comment peut-on poser cette question ? On avait donné notre date avant lui !", chuchote-t-on, un peu fort.

Longue absence

Je me lance : "Vous ne parlez pas de sécurité ?"

"Ah, vous avez dû avoir une absence", me rétorque Vincent Peillon

Moi : "Une longue absence alors…"

Je me relis. En effet, il parle de sécurité, de 5 000 policiers recrutés. Mais le tout est mêlé dans...  l’Europe ! Je n’ai pas entendu le mot attentat… ni Istanbul…ni 13-Novembre. Ni Charlie. Je devais dormir, sans doute… d’après son staff. Moi, j’le sais, j’étais bien bien éveillée. Beaucoup plus qu’à la Sorbonne, quand j’étais en fac de droit.

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