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C'était comment ? Le Pen-Macron : le vrai combat

Le débat entre Marine le Pen et Emmanuel Macron a été un véritable combat, mercredi. De nombreux jeunes militants l’ont suivi, comme ces étudiants de la Sorbonne. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Emmanuel Macron et Marine Le Pen lors du débat d'entre-deux-tours.  (AURELIEN MORISSARD / MAXPPP)

C’était… la vraie vérité.

Ce mot est sorti de la bouche de l’un de ces jeunes, engagé auprès d’Emmanuel Macron.

Moi : "Comment ça, la vraie vérité…"

Lui : "Ben oui, elle était pile telle qu’elle est… idem pour lui."

Moi : "Comment ça ?"

Lui : "Elle, elle ment tout le temps, elle rit, elle se moque, elle est un peu vulgaire. Elle était ainsi. Et lui, il est respectueux, un peu coincé, trop énarque, trop ancien ministre."

Un copain à lui, mélenchoniste : "Il est surtout carrément vieux, ton Macron ! Comment il parle…avec ses mots de vieux !"

Moi, qui ai tout bien écouté : "Ah oui ! Sapristi !"

Lui, qui éclate de rire : "Et perlon pipi (sic) ! Non mais quand même, ça fait... euh..."

"Euh", ça veut dire "vieux", hein, je précise au cas où. Moi : "Bon à part ça, où était la vraie vérité ?"

Le macroniste : "Dans tout. Macron est un homme que j’ai approché. C’est quelqu’un de résistant, et ça il l’a prouvé hier soir. Il s’en ait pris plein la figure quand même, et dès les premières minutes !"

Son copain : "Ça, elle n'y est pas allée avec le dos de la cuillère… avec ce rire, tellement cynique."

Il tente de l’imiter, sans y parvenir.

Il poursuit : "Elle le coupait tout le temps, mais elle est intelligente Marine le Pen… moi, je crois qu’elle savait ce qu’elle faisait : elle ne voulait pas de débat, Marine Le Pen a horreur du débat car elle s’y perd, car elle n’a aucun programme. D’ailleurs elle se perdait dans ses fiches hier soir, et ça s’est vu."

L’autre : "Mais elle s’en fiche. Son programme, c’est de détruire tout. Ça n’a pas de sens, elle ne fait pas de distinction, et elle le fait exprès. Parce que ça peut marcher l’envie de tout casser en ces moment de doute."

Moi : "Ah bon ? Dire n’importe quoi, ça peut attirer ?"

Lui : "Mais bien sûr ! Les gens en France, ceux qui galèrent, quand ils entendent une femme tenir tête à un homme venu d’une grande banque, ils se sentent compris, portés par quelqu’un."

Moi : "Comme de dire à Macron : vous qui allez boire des coups à la Rotonde !"

Eux : "Mais oui, ça ça marche ! En fait, elle a craché à la face de Macron pendant toute la soirée. Les gens, qui ne croient plus en les syndicats, qui détestent le patronat, qui haïssent les politiques : ils ont le sentiment qu’elle les défend en envoyant paitre Macron, ils pensent qu’ils sont représentés."

Une copine à eux arrive, plutôt analyste que militante. "C’est vrai, elle sait semer le doute sur celui qui est en face. Elle est très forte pour ça. Elle suppute que Macron à un compte offshore. Elle lui balance ça, devant des millions de téléspectateurs. Même si c’est faux, le mal est fait, le trouble est jeté. Quand elle est comme ça, elle va au bout du bout de ce qu’elle est. Et elle peut passer, une fois encore, pour celle qui défend les pauvres."

Waouh, me voilà aussi rincée qu’hier soir, après le débat. En y pensant, je en vais peut-être me passer de la vraie vérité, d’ici dimanche. Repos.

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