"Une fois qu'on a annoncé le 'Rien ne va plus', c'est terminé" : à la rencontre de Muriel Quesnel, cheffe de table au casino
Muriel Quesnel trône sur une chaise haute, au-dessus de deux tables de jeux du casino Barrière d'Enghien, dans le Val-d'Oise : "Comme ça, on domine bien. Ce n'est pas Roland-Garros, mais presque !", sourit la pimpante quinquagénaire.
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Elle garde à l'œil deux tables de jeux chaque soir entre 20 heures et 4 heures du matin, avec des pauses toutes les heures et quart. Black Jack, Poker... Tout y passe, même les tables de roulette, où elle est ce soir. "La bille doit faire un minimum de trois tours. Ça fait partie des choses qu'on doit vérifier", explique-t-elle.
Fermeté et cordialité
Arbitre en tailleur noir, elle n'est pas là uniquement pour surveiller les joueurs. Elle veille aussi sur les croupiers et croupières et vérifie qu'ils appliquent bien le règlement, que le décompte des jetons ou des cartes est exact. Et évidemment, que les clients ne tentent pas un coup en douce. "Là monsieur, c’est trop tard, merci !", intervient-elle fermement. "Monsieur voulait retirer sa mise, mais ce n'est pas possible. Une fois qu'on a annoncé le 'Rien ne va plus', c'est terminé", détaille Muriel Quesnel.
De la fermeté, mais tout en étant cordiale. La cheffe de table doit allier bienveillance et vigilance. "Pour travailler dans ce métier, il faut quand même être un peu vif, savoir calculer, ne pas être perdu avec les chiffres..."
"Quand on est sur une table, on ne peut pas se gratter le nez, on ne peut pas aller aux toilettes, il faut être très concentré bien évidemment."
Muriel Quesnel, cheffe de table au casino d'Enghienà franceinfo
Au-delà des relations qui se nouent avec une clientèle d’habitués, ce qui accroche Muriel Quesnel à son métier, c’est cette tension du jeu d’argent, même s’il faut parfois canaliser les humeurs des joueurs. "Des sauts, des hurlements… Quelqu'un qui va être très excité du fait de l'adrénaline que peut procurer un jeu aussi intense et avec des montants qui font tourner la tête", raconte-t-elle. Et qui se sont déjà chiffrés en millions d’euros, assure la cheffe de table, empathique quand un joueur perd.
Les pourboires comme salaire
Muriel Quesnel est aussi très joyeuse quand un client gagne, car "on est rémunérés uniquement au pourboire. Plus on en fait, plus on est payés."
"Plus les gens gagnent, plus ils sont à même de nous donner du pourboire."
Muriel Quesnel, cheffe de tableà franceinfo
"La maison nous garantit quand même un minimum annuel pour qu'on ait de quoi manger", dit-elle sans en révéler le montant. Muriel Quesnel aime définitivement les nombres, mais aussi les garder secrets.
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