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"L'amour du plomb" : rencontre avec Olivier, fontainier passionné du château de Versailles

Ancien plombier, il vient de participer à la restauration d'une fontaine vieille de 320 ans, pour sa remise en eau.
Article rédigé par Agathe Mahuet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Olivier Grain devant le Buffet d’eau du Trianon, jardin du Château de Versailles (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO :RADIOFRANCE)

Construite sous Louis XIV, avec six mètres de hauteur, douze mètres de profondeur, beaucoup de marbre, de dorures, la splendide fontaine bruisse d'eau, sous le regard fier d'Olivier Grain. Nous sommes dans les jardins du Grand Trianon, il s'agit du Buffet d'eau.

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Sa restauration vient de se terminer et Olivier a participé à sa remise en eau : "Tout a été refait, tous les tuyaux, tout ce que vous voyez, qui apporte l'eau. Beaucoup de choses étaient abîmées et on a refabriqué à l'identique, avec des vieux outils", explique-t-il.

Du métier de plombier à "l'amour du plomb"

Au départ, plombier classique, Olivier a voulu, à un moment, changer son quotidien. Il est arrivé il y a presque 20 ans au château de Versailles et les collègues de l'époque, aujourd'hui partis à la retraite, lui ont donné l'amour du métier, "l'amour du plomb". C'est ainsi qu'il est devenu fontainier.

Une dame s'approche alors : "Je venais vous féliciter parce que là, on a la partie visible et magnifique. Mais c'est toute la partie invisible qui permet d'avoir ce spectacle." Évidemment, Olivier approuve : "La fontaine est belle à l'extérieur, mais elle est aussi très belle à l'intérieur."

Une petite fontaine des jardins du Trianon (fontainier) (AGATHE MAHUET / FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Maxime, un autre fontainier, descend sous la fontaine pour montrer la tuyauterie fin XIXe : "On est 'dans' la fontaine, en fait. On entend bien d'ailleurs le brouhaha que ça fait." En plus des rénovations, le fontainier s'occupe de l'entretien, et cela comprend une mission particulière : s'occuper des petits habitants du bassin. "Et oui, on gère aussi les poissons" glisse-t-il, en riant. 

Olivier se souvient : "Il y a quelques années, on avait un gros problème, on était envahi d'algues. On a testé l'introduction de 'carpes amour'. Ce sont finalement des petits moutons d'eau qui mangent toutes les algues. Et ça a été révolutionnaire !"

Ici, les installations doivent tenir 300 ans

La fierté d'Olivier ne vient pas de la somme de travail abattu, mais plutôt de son caractère exceptionnel : "Bien sûr, on n'est pas dans la production, on est dans la qualité parce que quand on fabrique quelque chose, ce n'est pas quelque chose qui doit être changé dans dix ans. Nous, on vise 300 ans."

Pour tenir face au temps qui passe, il ne s'agit pas de faire des paris. Olivier est d'ailleurs plutôt confiant : "Elle va tenir 300 ans parce qu'on est sûr de nous et on est sûr de la matière surtout. 300 ans, pour le plomb, c'est le début !"

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