"Il y a une hémorragie interne" : à la rencontre de Karim, médecin légiste pour animaux

Gants en latex, scalpels, ciseaux  et masque... Karim Daoud est prêt pour procéder à l'autopsie du jour. "Aujourd'hui, on a reçu une corneille à autopsier pour déterminer la cause de la mort", raconte le médecin légiste face au pauvre oiseau, retrouvé mort dans le 9e arrondissement à Paris.

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"On a fait un examen extérieur, et ensuite on procède à l'ouverture et nous avons donc toute l'anatomie, détaille Karim Daoud. On voit d'emblée qu'il y a une hémorragie interne. Il y a eu deux traumatismes, un premier crânien par une voiture par exemple, et ensuite une prédation. Il a été attrapé par un chien ou un chat.

"Dans tous les cas, j'écarte sur ce sujet toutes les maladies infectieuses, qu'elles soient d'origine bactérienne ou virale."

Karim Daoud, medecin légiste pour animaux

à franceinfo

Un métier aux multiples facettes

Karim Daoud exclut donc, grâce à son autopsie, une infection par la grippe aviaire. C'est l'une de ses missions principales en ce moment. Mais son travail d'épidémio-surveillance a bien d'autres facettes. "Dans la surveillance de la faune sauvage, il y a d'abord un enjeu cynégétique et savoir si le gibier est malade ou pas, explique Karim Daoud. Vous avez l'enjeu économique: s'il s'agit par exemple d'animaux de rente, déterminer la cause de la mort d'une vache, d'un mouton, et cetera pour protéger les autres animaux. Vous avez l'enjeu aussi du patrimoine, c'est-à-dire que vous avez des espèces qui disparaissent. Si vous ne surveillez pas la faune, qui vous dit que demain on n'aura peut-être plus de lièvres ou de lapins, etc."

Karim Daoud aime la diversité dans son métier. Dernièrement par exemple il a autopsié des muettes, des sangliers et mêmeun loup.

"J'ai la chance de faire un métier passionnant que j'aime, et ce n'est pas comme si je faisais un métier qui était routinier."

Karim Daoud, medecin légiste pour animaux

à franceinfo

Mais un métier qui est en péril : le laboratoire de Karim Daoud est menacé de fermeture à cause de la baisse des financements publics