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C'est mon week-end. Escapade dans la cité des peintres de Pont-Aven

Cap sur le Finistère sud. Célèbre pour ses galettes et son école de peinture, la petite cité bretonne a un charme fou, même en hiver !

Article rédigé par franceinfo, Ingrid Pohu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La rivière Aven traverse Pont-Aven, se transformant d’une rivière capricieuse en paisible estuaire remonté par les marées et quelques bateaux de plaisance.  (INGRID POHU / RADIO FRANCE)

"On a 2 800 habitants à Pont-Aven et son nom signifie : le pont sur la rivière."

Notre guide, Anaïg, nous emmène sur les rives de l’Aven. Nous remontons la petite rue des Meunières. "C’était la rue principale des artistes à l’époque, pour rejoindre le port." En chemin, on croise des oies.

Entre deux passerelles, on comprend, en un coup d’œil, pourquoi Pont-Aven a attiré autant de peintres à la fin du XIXe siècle ! L’éclat de la lumière qui enveloppe le petit port de plaisance de la cité bretonne, ses belles demeures en granit, et la joliesse des paysages, lovés dans un estuaire verdoyant. Facile d’imaginer le peintre Paul Gauguin face à son chevalet. Gauguin, LE maître-fondateur de l’Ecole de Pont-Aven.

"Il est arrivé ici en 1886. Donc les Impressionnistes arrivent à Pont-Aven, Gauguin fera partie de ce mouvement puisqu’au début, il peint Les Lavandières, où on retrouve justement ces touches de couleurs. Il va se détacher de ce groupe pour former autre chose, et il y a des échanges notamment avec Paul Sérusier et Émile Bernard, et on voit apparaître un nouveau style qu’on appelle le synthétisme issu de cette fameuse école de Pont-Aven. Donc c’est assez animé, il y a beaucoup d’artistes, de marins et de meuniers, puisque Pont-Aven a un dicton : ‘’Pont-Aven ville de renom, 14 moulins et 15 maisons. Donc il y avait 14 moulins sur Pont-Aven."

Les moulins ont été transformés en restaurants, commerces et habitations

"La petite passerelle que l’on vient de passer sépare la mer de la rivière. Côté mer, les bateaux sont à sec, côté rivière on a toujours de l’eau. Les meuniers avaient besoin de la force de l’eau pour travailler."

Le moulin David est peint par Gauguin en 1894, avant qu’il ne parte définitivement pour les îles Marquises. Tout au bout des quais, en suivant le GR 34, un sentier de 13 km mène les randonneurs jusqu’à Port-Manech. Une vedette permet aussi de voguer sur l’eau.

De la pension Gloanec où ils vivent, les peintres Impressionnistes et Réalistes emmènent leur chevalet vers le Bois d’Amour, à Pont-Aven. (INGRID POHU / RADIO FRANCE)

En longeant la rivière on remonte vers la chapelle de Trémalo à la toiture irrégulière. C’est la chapelle bretonne la plus connue dans le monde parce qu’elle abrite le crucifix polychrome de la nef qui a inspiré à Gauguin son célèbre tableau, Le Christ Jaune. 

gauguin (FRANCE 2)

Nous voici au-dessus du Bois d’Amour. "Et c’est le lieu où les artistes aimaient se retrouver pour observer les formes, les couleurs, et travailler. Et on invente aussi le tube de peinture, l’artiste va pouvoir sortir de l’atelier, travailler dehors, donc on s’intéresse justement aux couleurs. Et comme vous le voyez aujourd’hui, on a une belle luminosité à Pont-Aven. Les artistes y étaient sensibles."

Ponts de pierre et berges fleuries

D'une rive à l’autre, on longe des lavoirs et des vannes qui irriguent les vestiges des moulins. On trouve une soixantaine de galeries à Pont-Aven. Et son superbe musée est impatient de rouvrir. Puis pause face à la pension Gloanec, où séjournaient les peintres impressionnistes sans le sou, dont Paul Gauguin et Paul Sérusier.

"Les artistes ont choisi de s’installer chez Marie-Jeanne Gloanec parce qu'elle leur permettait de vivre à crédit. Car les Impressionnistes n’étaient pas encore reconnus comme l’étaient les peintre réalistes, ils ne vendaient pas et ne gagnaient donc pas ou peu d’argent. Donc ils passaient ici un séjour entre le printemps et l’automne quand il faisait beau. L’hiver, ils repartaient sur Paris en laissant des toiles, en gage de leur retour. L’année d’après, si possible, ils récupéraient leurs tableaux et payaient leur dû. Sinon Marie-Jeanne les gardait. Donc elle était bien sympathique parce que ça ne valait rien à l’époque."

Impossible de repartir sans une boîte de galettes de Pont-Aven. La biscuiterie Isidore Penven est un palais craquant. "C’est le boulanger Isidore Penven qui a inventé la galette en 1890, explique la vendeuse. En fait, tout est parti d'une erreur dans la fabrication : il a mis des œufs pleins, au lieu de mettre juste le jaune, et c’est comme ça qu’il a inventé la galette fine." Ce sont ces galettes que Jean-Pierre Marielle vend sur la plage dans Les Galettes de Pont-Aven, film culte de Joel Séria sorti en 1975. 

OFFICE DE TOURISME DE PONT-AVEN

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