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Les dessous du déstockage

Le numéro deux français du déstockage en ligne entre en bourse vendredi. Showroom Privé surfe sur un marché français de 75 millions d’invendus non alimentaires chaque année. Où passent ces produits? A quel prix sont-ils vendus? Est-ce que ça vaut le coup d’acheter finalement ces objets qu’on a d’abord boudés?
Article rédigé par Dominique Loriou
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
  (Déstockage - illustration prétexte © Fotolia)

Le déstockage est d’abord un besoin pour les marques. Il faut faire de la place. Une collection prêt à porter chasse l’autre, toutes les 6 à 8 semaines. Pour les ordinateurs ça va de 3 à 6 mois.

Les grands gagnants sont probablement les Showroom Privé, les ventes privées.com, bref les sites de ventes en ligne dont le chiffre d’affaires a atteint l’an dernier 2 milliards d’euros. Et Showroom Privé prévoit d’augmenter ses ventes de 25% en moins de 3 ans

Les consommateurs y trouvent de bonnes affaires. Certains produits sont quasiment donnés, à moins 80%. Mais beaucoup de vêtements sont proposés à moins 30, moins 50, et sur le prix neuf de l’année précédente ou de celle d’avant, lorsque les soldes portent eux sur la saison qui est en train de s’achever.

Et puis attention à ce virus de la fièvre acheteuse sur les sites de déstockage. Vous vous inscrivez, vous devenez membre honorable, vous êtes bombardée d’offres alléchantes. Et si vous ne repartez pas avec la dernière promo sur le dos, vous avez raté votre vie.

Des magasins d’usine revus et corrigés

Autre circuit du déstockage : ces villages de marques qui poussent comme des champignons partout en France. Il y en a maintenant plus de 25. Ce sont en fait des magasins d’usine revus et corrigés, version chic et moderne, et surtout lucrative avec plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaires. L’un des derniers nés, marques avenue, a ouvert en avril à une demi-heure de paris vers Deauville. Il y a plus luxueux, la vallée village près de Disney avec plus de 6 millions de visiteurs par an, et en moyenne 500 à 1 000 euros d emplettes par touriste. C’est un rapport inégalé dans le monde entier. Voilà la force de ces centres, ils ont réussi à attirer les grands noms du luxe qui refusaient de solder comme Baccarat, Courrèges, Céline ou Tods. L’ultra luxe fait encore de la résistance si l’on en croit le magazine Challenges. Chanel met sous clé ses collections pendant 2 ans avant une vente très privée, mais à 10 ou 20% seulement du prix originel. Hermès préfèrerait incinérer sa dernière collection prêt à porter plutôt que de la brader

Et d’ailleurs, près d’un demi-milliard de produits non alimentaires seraient détruits chaque année en France, faute d’avoir trouvé preneur.

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