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Les plus de 45 ans souffrent d’un manque de reconnaissance au travail, selon un sondage

Ils se sentent en forme et plus disponibles, mais ils regrettent de ne pas être assez sollicités par leur entreprise, selon une étude menée sur 10 000 salariés.
Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Un homme en télétravail. (FREDERIC CIROU / MAXPPP)

Le coup de blues. Ils se sentent en forme et plus disponibles, mais ils regrettent de ne pas être assez sollicités par leur entreprise : les plus de 45 ans souffrent d’un manque de reconnaissance au travail. C'est ce que révèle une très vaste étude menée auprès de plus de 10.000 salariés de 45 ans et plus par le cabinet Alternego.

On apprend tout d’abord que les seniors se sentent en forme : ils ne sont que 17% à reconnaître qu’ils ont moins d’énergie qu’avant à consacrer à leur travail. Idem pour la concentration : ils ne sont que 19% à avouer être moins concentrés à leurs tâches. Et à peine un quart, 24%, reconnaissent qu’ils font de leur travail une priorité moins importante qu’avant. Au contraire, assurent-ils, l’âge leur confère des avantages qu’ils n’avaient pas auparavant : une très grande proportion, 40% des plus de 45 ans, déclarent avoir désormais moins de contraintes personnelles. 

"Ils se heurtent à un plafond de verre"

Et pourtant, donc, ils disent qu’ils sont peu sollicités par leur entreprise, et c'est tout le paradoxe. Selon Patrick Scharnitzki, docteur en psychologie sociale qui a dirigé cette étude, il y a un "décalage très fort entre leur énergie, leur envie, leur concentration, leurs moindres contraintes, et ce que leur proposent les entreprises" qui, toujours selon ce chercheur, sont touchées par le "jeunisme" des sociétés. "Ils en ont sous le pied, mais ils se heurtent à un plafond de verre", résume Patrick Scharnitzki qui pointe l’un des résultats de cette étude : les seniors en entreprise ne sont que 40% à penser que leurs contributions professionnelles sont reconnues à leur juste valeur. Par ailleurs, ils ne sont que 25% à penser que les opportunités d’évolution de carrière qui leur sont proposées sont satisfaisantes.

Certains s’estiment même victimes de discriminations : un quart d’entre eux disent faire l’objet de mauvaises blagues et de stéréotypes. Cela peut porter, explique Patrick Scharnitzki, sur la façon de s’habiller, de parler ou sur les références musicales. Plus grave, 27% d’entre eux considèrent avoir déjà été victimes de discriminations liées à l’âge.

Une situation qui est toutefois moins grave quand on est manager : le sentiment de mise à l’écart concerne ainsi moins les seniors à des postes de managers que les autres. 56% des managers considèrent ainsi que leurs contributions professionnelles sont reconnues à leur juste valeur, contre 41% des non-managers.

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