Cet article date de plus de trois ans.

Le handicap en entreprise reste un sujet très mal connu

Une étude, menée par l'Ifop et l'Agefiph, montre que peu de gens savent quels sont les travailleurs qui ont droit à la reconnaissance de travailleur handicapé. Et qu'on ignore tout du référent handicap, pourtant obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 250 salariés.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Un homme en fauteuil roulant à Hambourg, Allemagne (image d'illustration) (FRANK MAY / PICTURE ALLIANCE)

Quand on parle de handicap dans l'entreprise, les salariés en ont une image un peu floue. Ou plus exactement très stéréotypée, faite de clichés. Selon une enquête menée par l'Ifop et l'Agefiph, l'agence chargée de soutenir le développement de l'emploi aux personnes handicapées, ce sont les handicaps les plus visibles qui sont cités en priorité. Les troubles de la vue en premier lieu, suivis par les troubles auditifs et les troubles de la motricité. Les travailleurs handicapés sont, pour l'ensemble des salariés, des aveugles, des sourds ou des personnes en fauteuil roulant. Ça n'est pour eux que dans cas-là que l'on peut se voir reconnaître le statut de personne en situation de handicap.

Les rhumatismes, la dépression, le diabète également dans le champ du handicap

L'Agefiph rappelle que bien d'autres troubles peuvent entraîner la reconnaissance du statut de travailleur handicapé. Cette fameuse RQTH permet d'être embauché sous le statut de personne handicapée, et de figurer parmi les 6% d'effectifs obligatoires pour toutes les entreprises de plus de 20 salariés. Il s'agit par exemple de certaines pathologies courantes comme les rhumatismes, la dépression, le diabète, l'asthme ou les allergies. Et quand on demande aux salariés si ces maladies sont synonymes de handicap, bien peu le savent. 

Un texte peu contraignant sur les référents handicap des entreprises

Seuls 27% des personnes interrogées savent dire ce qu'est un référent handicap dans une entreprise. Et plus des deux-tiers sont incapables de savoir qui est le référent handicap dans sa société. Cette fonction est pourtant obligatoire dans toutes les entreprises de plus de 250 salariés depuis la loi de 2018. Problème, il n'existe aucune statistique qui permette de savoir si les entreprises ont effectivement créé ces postes et aucune sanction n'est prévue dans le cas où cela n'a pas été fait.

Le référent veille à l'embauche des travailleurs handicapés et à ce que l'entreprise respecte ses obligations, faute de quoi elle devra payer une contribution financière à l'Agefiph. Ce référent est chargé de repérer les personnes souffrant de handicap dans l'entreprise et de les accompagner dans l'adaptation de leur poste. Un travail de plus en plus complexe et qui a tendance, quand il existe bien, à ne plus être laissé à des bénévoles mais à se professionnaliser.

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