La place des femmes dans les instances dirigeantes continue-t-elle de progresser ?

La place des femmes progresse-t-elle dans les instances dirigeantes ? La loi Rixain impose un quota de 30% de femmes cadres dirigeantes pour 2026.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La féminisation en cours dans les comités exécutifs des entreprises permet aux femmes d'accéder à des postes prestigieux.(Illustration) (ERIC AUDRAS / MAXPPP)

À quelques jours du 8 mars, on s’interroge sur la place des femmes dans les instances dirigeantes des grandes entreprises. Les précisions de Sarah Lemoine

franceinfo : Après la loi Copé-Zimmermann, qui concernait la féminisation des conseils d’administration, la loi Rixain a posé de nouvelles conditions ?

Sarah Lemoine : La loi Rixain a été votée fin 2021, pour accélérer l’égalité économique et professionnelle entre les femmes et les hommes. Et elle va un cran plus loin que la loi Copé-Zimmermann de 2011, qui avait déjà fait l’effet d’une bombe, à l’époque, en imposant progressivement la féminisation des conseils d’administration. La loi Rixain, elle, vise  les instances dirigeantes des entreprises. C’est-à-dire les comités exécutifs.

Elle impose un premier quota de 30% de femmes en 2026, quel que soit l'intitulé du poste : directrice financière, directrice marketing, directrice de la communication etc. Par exemple, un Comex de sept personnes devra compter deux femmes, au minimum d'ici deux ans.

Toutes les entreprises d'au moins 1 000 salariés sont concernées. Avec une pénalité financière importante, en cas de non-respect. À noter que ce quota vaut aussi pour les hommes. Une entreprise qui n’aurait que des femmes dans son instance dirigeante serait aussi sanctionnée.

Deux ans après le vote de la loi Rixain, où en est-on ?

Le cabinet Ethics & Boards et l’Institut français des administrateurs ont passé au crible les 120 plus grandes sociétés cotées à Paris.

Parmi ces entreprises, 44% sont déjà en conformité avec la loi, avec deux ans d'avance. Cela signifie qu'elles ont déjà 30% de femmes ou plus, au sein de leur comité exécutif. La progression est réelle, car en 2019, elles n’étaient que 12,5% dans cette situation. Et si ça progresse vite, "c'est que les talents féminins sont bien présents dans ces entreprises", affirme Floriane de Saint Pierre, la présidente du cabinet Ethics & Boards.

Est-ce que la féminisation en cours des comités exécutifs permet aux femmes de monter encore plus haut ?

Dans les 120 plus grandes entreprises cotées, on compte seulement huit directrices générales et six présidentes-directrices générales, soit 14 en tout. Ce qui reste peu pour le moment. Mais la féminisation des comités exécutifs aide en effet les femmes à accéder aux postes les plus prestigieux. Cela crée un vivier interne. Catherine McGregor d'Engie, Estelle Brachlianoff de Veolia et Valérie Baudson d'Amundi, ont toutes été promues directrices générales, après avoir été membre du Comex.

En revanche, dans ces 120 entreprises, on ne trouve aucune femme à la tête d'une société qu'elle aurait elle-même fondée. "Le problème, c'est l'accès au financement des entrepreneuses. Peu d'entre elles arrivent à créer de grosses structures", affirme Floriane de Saint Pierre.    

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