Comment féminiser les métiers de terrain dans le bâtiment et les travaux publics ?

La part des femmes a légèrement progressé dans le BTP. Elles représentent désormais un peu plus de 12% des effectifs. Mais leur présence reste très faible dans les métiers de production et sur les chantiers. Est-ce une fatalité ?
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
71% des entreprises franciliennes interrogées affirment recevoir peu ou jamais de femmes sur les postes de maçons, charpentiers, de couvreurs, d’électriciens, de canalisateurs. (Illustration) (JULY ALCANTARA / E+ GETTY IMAGES)

Cette question présence très faible des femmes dans les métiers de production et sur les chantiers, l’Observatoire des métiers du BTP est allé la poser à 200 entreprises du bâtiment et des travaux publics en Ile-de-France.

Une très large majorité d'entreprises déclare avoir au moins une femme dans ses effectifs

Mais avec une répartition très inégale. 75% des femmes sont cantonnées à des postes administratifs ou commerciaux. 41% occupent des fonctions techniques ou d'encadrement. Et 17% seulement travaillent dans la production.

Pourtant, la moitié des entreprises interrogées estime que la mixité est un "sujet prioritaire" dans le BTP. D'abord parce qu'elles rencontrent des difficultés à recruter et que c'est ballot d'ignorer la moitié de la population active. Ensuite parce que la confrontation des points de vue peut stimuler l’efficacité.  

Pourquoi y a-t-il si peu de femmes dans les métiers de terrain ?

Par manque de candidatures féminines. 71% des entreprises franciliennes interrogées affirment en recevoir peu ou jamais sur les postes de maçons, charpentiers, de couvreurs, d’électriciens, de canalisateurs. Conséquence directe de la mauvaise image et des  stéréotypes liés à ces métiers à l'école, dans la société, chez les acteurs de l'orientation. Et parfois au sein même des entreprises du secteur.

La preuve ? Plus d'un tiers des sociétés sondées pense que certains métiers du BTP ne sont pas faits pour les femmes. Parce qu'ils nécessiteraient une force physique qu'elles n'auraient pas. Un constat malheureux pour Myriam Fontaine Boulle, présidente de l'association les SouterReines". "Il y a des hommes costauds et des femmes costaudes, et des hommes et des femmes qui ne le sont pas". Ce n'est pas une question de genre, dit-elle, mais de condition physique tout court. Et de conditions de travail.

Quelles seraient les actions les plus efficaces pour susciter l'intérêt des femmes ?

Pour la majorité des 200 entreprises franciliennes interrogées, la solution passe d'abord par les campagnes de sensibilisation à grande échelle, et les actions directes dans les écoles et les lycées.

En revanche, elles sont peu nombreuses à prendre des initiatives en interne, pour favoriser la mixité. Seule une minorité affirme avoir amélioré ses pratiques de recrutement, les conditions de travail, l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle, et la lutte contre le sexisme. Il s'agit essentiellement de grands groupes. Plus dans les travaux publics que dans le bâtiment. 

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