Comment expliquer la crise des emplois qui continue dans le commerce de détail ?
S’il est un domaine où l’emploi ne se porte pas bien, c’est celui du commerce de détail, selon la dernière note de conjoncture Dares, le département statistique du ministère du Travail. En 2022, l’emploi salarié y recule de 0,5% sur un an, divergent nettement de la conjoncture d’ensemble de l’emploi, qui augmente de 1,2%. Pourtant jusqu’à présent, l’emploi salarié y suivait une évolution voisine de l’ensemble du secteur privé. Le décrochage est donc récent.
Pour l’expliquer, la Dares pointe plusieurs facteurs qui interviennent en même temps. Tout d’abord une forte inflation, notamment sur les produits alimentaires et, dans la foulée, un recul quasi continu de la consommation de biens depuis dix-huit mois. L’organisme souligne aussi que les habitudes prises par les consommateurs d’acheter en ligne, pendant la crise sanitaire, ont perduré, affectant le commerce physique et ses emplois. De mêmes évolutions s’observent un peu partout, et notamment aux États-Unis, où la crise des emplois dans le commerce de détail a commencé dès 2017.
Redressements et liquidations judiciaires en nombre
L’emploi est aussi affecté par un grand nombre de plans sociaux, de plans de sauvegarde de l’emploi dont le nombre a explosé dans ce secteur. Entre octobre 2022 et mars 2023, 24 PSE, portant sur 7 200 ruptures de contrats ont été enregistrés dans ce secteur. Un an plus tôt, on ne comptait pas plus de neuf plans de sauvegarde de l’emploi. Dans la très grande majorité des cas, il s’agit d’entreprises en redressement ou en liquidation judiciaire.
Ces changements ont des effets sur certains types d’emplois dans le commerce de détail. On observe qu’il y a de plus en plus de caissiers et d’employés de libre-service qui font de la manutention, plus d’ouvriers qualifiés de la manutention aussi, mais en revanche, dans les magasins, une nette baisse du nombre de vendeurs : moins 1,2 points en trois ans.
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