C'est mon boulot. La consommation de psychotropes au travail augmente
Vingt millions d'actifs en France, sur 29 millions au total, en poste ou au chômage, prendraient des substances, légales ou non. De l'anti-douleur à la cocaïne.
Vingt millions d'actifs, sur 29 millions au total, en poste ou au chômage, prendraient aujourd'hui des psychotropes, de l'anti-douleur légal à des substances proscrites. Cannabis, cocaïne, amphétamines, alcool, médicaments de toutes sortes... Ces produits seraient consommés non pas pour se mettre en marge de la société ou de l'entreprise mais bien pour "rester dans le match", comme le résume l'association Addictologie et travail (Additra), qui co-organise le 2e congrès sur l'utilisation des psychotropes au travail, jusqu'à mardi soir à Montrouge.
Un produit par métier
Le Docteur Marie Pezé, dont le réseau de consultations Souffrance et travail reçoit entre 1 000 et 1 500 patients chaque année, voit bien une "augmentation générale de la prise de ces produits". Ils aident, selon elle, à "tenir le stress au travail, l'anxiété, les situations de maltraitance, l'hyperactivité". Mais elle décrit aussi des usages "par tribus". Cocaïne chez les traders et les communicants, amphétamines chez les artistes, alcool en forte augmentation chez les jeunes, cannabis "pour redescendre".
Le recours aux antidouleurs de plus en plus fréquent
Selon les organisateurs du congrès, il y aurait une véritable explosion de la consommation d'antidouleurs et, plus préoccupant, de dérivés morphiniques. Un phénomène qui serait lié notamment aux troubles musculo-squelettiques, et notamment au mal de dos. "Aujourd'hui, on transporte une mini pharmacie avec soi et on se passe du Lexomil entre collègues", explique par exemple une chercheuse. L'Académie de médecine confirme : il y a bien une recrudescence de l'automédication.
Les chercheurs voient dans ce phénomène le signe d'une intensification du travail, et surtout d'une individualisation du travail. L'entraide, le sens du collectif, le transfert de compétences s'amenuisent. Quand on se retrouve seul face à sa tâche, on peut être tenté de trouver du soutien dans les produits disponibles.
En bref
Le Salon des services à la personne, qui se tient jusqu'à mercredi 15 novembre Porte de Versailles à Paris, propose jusqu'à 7 000 postes disponibles dans le secteur des services à la personnes. Il s'agit essentiellement d'emplois dans les résidences pour personnes âgées et à domicile. On trouve aussi des postes d'encadrement.
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