Malgré les attentats, le CAC 40 va bien
Il y a un lien entre l’état de l’économie et la Bourse mais il n’est pas direct. Un vieux spéculateur, aujourd’hui décédé André Kostolany nous renseigne sur ce lien avec sa petit histoire du promeneur et son chien !
Le promeneur sait où il se rend. Parfois son pas est alerte, parfois il traîne, s’arrête quelques instant sur un banc, puis reprend son chemin. De son côté le chien court à côté de son maître, le dépasse, s’éloigne mais il finit toujours par rejoindre son maître. Et c’est là la leçon à retenir. Le chien, c’est la Bourse, les marchés financiers et le maître c’est l’économie.
Et quand des attentats se produisent, cela modifie le comportement des épargnants, des investisseurs ?
Après le 11 septembre, les attentats de Madrid en 2004 et ceux de Londres en 2005, l’inquiétude dans ces trois pays s’est traduite par une forte hausse des dépenses de consommation des ménages Certainement pour essayer d’oublier. Traditionnellement en France, l’inquiétude se traduit non pas par plus de consommation mais par davantage d’épargne. Ils placent ensuite leur épargne en particulier en assurance vie et souvent indirectement en Bourse avec leur épargne salariale par exemple. Ils ne la garde plus sous leur matelas comme autrefois. De leur côté, les marchés financiers eux n’ont pas d’émotion : ils regardent surtout les perspectives économiques.
La Bourse est un marché d’anticipation
Tout ce qui se passe aujourd’hui a déjà été intégré dans les raisonnements. Parmi les facteurs qui portent la bourse, il y a la croissance. Certes, elle est de retour, mais elle n’est pas très forte en Europe.
Oui mais elle est tout de même là après très peu ou pas de croissance ces dernières années. Et elle devrait être plus forte en Europe en 2016. Elle est relativement importante aux Etats-Unis. On parle d’une revanche du vieux monde sur les pays émergents qui eux se portent plus mal, surtout quand leur économie est basée sur les exportations de matières premières comme le pétrole et le gaz.
En dehors de la croissance, qu’est- ce que les marchés anticipent ?
Un pétrole toujours bas, des taux d’intérêts qui restent très bas pour favoriser une reprise de l’inflation… Un dollar qui devrait s’orienter à la hausse, tant mieux pour l’euro et des banques centrales très accommodantes qui inondent l’économie d’argent à bon prix. La BCE par exemple fait marcher la planche à billets….Et le marché des actions n’est pas cher du tout. Tous ces éléments contribuent à pousser les marchés boursiers. Les chiffres le montrent : Le seul CAC 40 a progressé de 40% en trois ans.
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