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Inflation négative, croissance molle : quelle influence sur notre épargne ?

La tendance est à l’affaiblissement des prix, avec peu ou pas d’inflation. Tout cela s’explique par la baisse du prix de l’énergie, du pétrole en particulier ?
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5 min
  (illustration prétexte © Fotolia)

Oui mais pas seulement. Il y a d’autres facteurs qui tirent plus ou moins directement les prix vers le bas. Par exemple, la faiblesse de la croissance, le peu de dynamisme des salaires et bien sur un chômage très élevé.

Certain craignent une déflation, autrement dit des prix durablement bas ce  qui auraient de graves conséquences pour notre économie plus généralement pour l’Europe

L’inflation en zone euro est repassé en négatif avec -0,2% … mais cela ne veut pas dire que la déflation s’est installée. Le consensus des économistes est plutôt celui d’une croissance faible, molle. Personne ne peut se réjouir d’une inflation négative même si dans un premier temps, cela peut dégager un peu de pouvoir d’achat. Car cela empêche les entreprises d’anticiper leurs bénéfices, d’investir, les achats de particuliers sont reportés, donc moins de consommation et donc moins de croissance. C’est le cercle vicieux. Et pour l’Etat, la faible inflation alourdit le poids de la dette car l’inflation aide au remboursement. Ceux qui ont acheté de l’immobilier dans les années inflationnistes le savent.

Qu’est- ce que cela change pour l’épargne et les placements ?

Cela change tout. Quand il y a inflation, on peut s’endetter pour acheter des actifs puisque les prix vont monter. C’est vrai pour l’immobilier et pour les actions et pour l’or. En cas de déflation, en théorie il faut faire le contraire. Vendre ses actifs réels c’est à dire l’immobilier locatif classique, les actions, les matières premières et garder le maximum de liquidités.

Mais cela c’est le raisonnement dans l’absolue. Dans la réalité, il faut être plus nuancé

Oui effectivement. D’autant qu’un patrimoine se gère sur le long terme en non par à coup.  Imaginons une crise financière. Mieux vaut alors disposer de bien réels comme de l’immobilier plutôt que des valeurs volatiles comme les actions. Donc si on ne souhaite pas prendre de risque, la formule reste classique. Un peu d’immobilier, mais mieux vaut davantage compter sur des taux bas que sur l’inflation pour rembourser. De l’épargne dans le fond en euros des contrats d’assurance vie. Même si cela ne rapporte par exemple que du 2,5% avec une inflation nulle c’est une belle performance. Remplir son Livret A et son LDD (Livret de développement durable) car on reste liquide et c’est encore sans impôts et sans prélèvements sociaux.

Et sans jouer les oiseaux de mauvaises augures, juste pour se faire un peu peur, quels placements choisir  en cas de déflation ?

Des obligations d’Etat et de l’assurance vie en euros dont les rendements vont s’améliorer mécaniquement. Au Japon, même si la situation n’est pas identique mais quand on parle de désinflation, on pense forcément au Japon, la performance globale des obligations d’Etat (donc coupons compris) a bondi de 176% entre 1985 et 2003. Bon mais encore une fois, nous ne sommes pas dans une situation de déflation et la BCE fera tout ce qu’elle peut  pour l’éviter. La priorité c’est de relancer l’inflation et la croissance

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