Traiter le plus tôt possible les "taches de vin" des nourrissons au laser
Découvrir une "tache de vin" ou tache rouge sur la peau de leur nouveau-né est toujours un peu inquiétant pour les parents. Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 évoque le nouveau protocole de traitement précoce de ces nourrissons, présenté par une équipe américaine.
franceinfo : Il existe déjà des solutions pour atténuer ces tâches de vin qui sont remises en lumière par une étude américaine cette semaine ?
Géraldine Zamansky : Tout à fait. Il est possible d’atténuer ces "taches de vin", dans le langage populaire, qui apparaissent sur le visage ou le corps des nourrissons dès la naissance, ou juste après. Leur teinte varie mais ces "angiomes plans" en terme médical, doivent leur surnom à leur apparence souvent foncée, entre bordeaux et violet. Il s’agit d’une malformation des tout petits vaisseaux situés à la surface de la peau qui sont trop nombreux.
Une équipe américaine a publié cette semaine les résultats spectaculaires d’un traitement en 8 séances hebdomadaires au laser, dans le JAMA Dermatology. Mais des expertes françaises m’ont notamment alertée sur le tout petit groupe de patients traités et la brièveté de leur suivi. Mieux vaut donc éviter de créer de faux espoirs avec ce protocole express.
Cela reste une excellente occasion de parler de la vraie réponse apportée par la technologie utilisée, le laser colorant pulsé, pris en charge par l’Assurance Maladie pour ce problème.
C'est "notre" protocole en France qui est donc à un rythme moins accéléré ?
Oui, le Dr Virginie Fayard, une des pionnières de l’utilisation de ce laser il y a plus de 30 ans, m’a expliqué à quel point son principe même exige d’attendre plus d’une semaine entre deux séances. En effet, son faisceau de lumière cible l’hémoglobine, rouge, présente dans le sang. La chaleur créée entraîne la coagulation des petits vaisseaux anormaux.
Et cet hématome très superficiel met ensuite en moyenne une dizaine de jours à se résorber… Il faut laisser à la peau le temps de se régénérer. En France, passé le premier anniversaire, l’Assurance Maladie conditionne d’ailleurs le remboursement à 3 mois d’attente.
Mais l’idéal est donc de commencer bien avant la première bougie ?
Le Dr Fayard m’a précisé que le traitement peut démarrer dès le premier mois. Si cela améliore l’efficacité, il reste possible d’agir plus tard. Avec, bien sûr, des protocoles adaptés contre la douleur. Au bout de 2 ou 3 séances, les résultats rassurent souvent les parents. Mais attention, impossible de garantir une disparition complète de la tâche, insiste la spécialiste. Cela dépend de sa localisation par exemple. Et parfois, il y a une petite résurgence des années après.
Tout l’enjeu est donc de trouver des experts dont la facture est proche des tarifs remboursés, car peu d’hôpitaux proposent ce traitement. Les réseaux créés pour les maladies rares de la peau peuvent faciliter cette recherche.
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