Nouvelles sources d'espoir dans la recherche sur la maladie d'Alzheimer
Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5, évoque aujourd'hui une source d’espoir face à la maladie d’Alzheimer, grâce à l’identification de nouvelles cibles pour freiner son évolution.
franceinfo : Il s’agirait d’agir très tôt sur une dangereuse inflammation du cerveau ?
Géraldine Zamansky : Exactement. Une équipe de chercheurs américains vient de publier des résultats qui sont au cœur de recherches majeures sur la maladie d’Alzheimer. Elles ne se concentrent pas directement sur l’accumulation de sortes de "déchets" toxiques dans le cerveau. Mais sur le développement simultané d’une inflammation, effectivement très dangereuse pour les neurones.
Les coupables sont ici des cellules dont le rôle est essentiel : les microglies. Pour faire simple, quand tout va bien, elles préservent un environnement favorable au bon fonctionnement des neurones. Avec par exemple, une véritable capacité de nettoyage.
Alors ces chercheurs ont découvert pourquoi ces cellules laissent se multiplier les "déchets" de la maladie d’Alzheimer ?
Oui, elles se dérèglent en fait. Plus les "déchets" de la maladie d’Alzheimer s’accumulent, moins ces sentinelles parviennent à les détruire, et se contentent de sonner l’alarme. Biologiquement parlant, elles se mettent à produire des molécules inflammatoires. Et cela peut empêcher les très subtils mécanismes qui permettent à nos neurones de communiquer entre eux.
Donc, en identifiant chaque étape de cette inflammation, on pourrait trouver le moyen de la stopper, comme me l’a expliqué le Pr Jacques Hugon, du Centre de neurologie cognitive à l’hôpital Lariboisière à Paris, un des pionniers français des recherches dans ce domaine. L’enjeu étant d’arriver au tout début de l’encrassement du cerveau par les lésions d’Alzheimer.
Alors cette équipe américaine a trouvé une cible, un maillon faible dans l’engrenage inflammatoire ?
Exactement. Leur point de départ était une anomalie génétique connue comme étant liée à Alzheimer. Elle est présente sur nos fameuses cellules sentinelles. Alors ces chercheurs des plus grandes universités de Boston, Chicago ou New York ont uni leurs expertises, pour à la fois prouver et décrypter ses liens avec l’activation inflammatoire toxique. Avec tellement de précision que cela rend assez proche la perspective d’un traitement par cette voie. (C’est pour ça que leurs travaux ont été publiés dans la prestigieuse revue scientifique Nature Communications.)
Ce traitement serait vraiment proche ?
Assez, oui. Là-bas aux Etats-Unis. Et ici aussi. Le Pr Marie Sarrazin, responsable de l’unité de neurologie de la mémoire et du langage, au Centre hospitalier Sainte-Anne, m’a précisé qu’elle coordonne actuellement un essai thérapeutique, avec ce type de cible. L’espoir est de trouver des solutions contre Alzheimer, mais pas seulement. Car ces problèmes d’inflammation existent dans d’autres maladies neurodégénératives, comme Parkinson par exemple.
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