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La pratique d'un sport individuel peut provoquer souffrance et anxiété, révèle une étude américaine

Judo, foot ou tennis ? Vous êtes peut-être en train de réfléchir à un nouveau sport pour vos enfants l’année prochaine. Une étude américaine pourrait vous apporter un critère de choix supplémentaire.

Article rédigé par franceinfo - Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
En 2021, la championne de tennis Naomi Osaka renonçait à Roland Garros en révélant la dépression dont elle souffrait.  (MAXPPP / 2022 KYODO NEWS)

Rappelez-vous, il y a tout juste un an, la championne de tennis Naomi Osaka renonçait à Roland Garros en révélant la dépression dont elle souffrait. Et bien cette souffrance pourrait avoir un lien direct avec la pratique de ce sport individuel. C’est ce que révèle une étude américaine publiée cette semaine. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.

franceinfo : Des chercheurs californiens ont montré que certains sports auraient un effet négatif sur la santé mentale ?  

Géraldine Zamansky : Exactement, et cette étude doit d’autant plus nous alerter qu’elle concerne les enfants et les adolescents. Son auteur principal, Matt Hoffman de l’Université d’Etat de Californie, m’a expliqué à quel point ils ont été surpris par les résultats de questionnaires sur la santé mentale des enfants, envoyés aux parents de 11.235 jeunes américains âgés de 9 à 13 ans. Car ils pensaient que la pratique de n’importe quel sport en club serait positive et qu’il y aurait juste des variations entre les sports individuels et les sports collectifs.  

Et bien selon leur enquête, pas du tout. Les jeunes engagés dans une pratique sportive individuelle souffrent plus d’anxiété, de dépression, de problème de sociabilité et d’attention que ceux qui ne font pas de sport du tout. Et le résultat est exactement inverse avec les sports en équipe.

Parents, attention aux sports que pratiquent vos enfants. Les jeunes engagés dans une pratique sportive individuelle souffrent plus d’anxiété, de dépression, de problème de sociabilité et d’attention que ceux qui ne font pas de sport du tout.  (HELLO AFRICA / DIGITAL VISION / GETTY IMAGES)
  

Comment expliquent-ils cette "toxicité mentale" de sports comme le tennis ou la gymnastique ?  

L’hypothèse principale, c’est que l’exigence de performance repose alors entièrement sur l’enfant ou l’adolescent. Si la pression est trop forte, cela peut devenir une véritable source d’anxiété et de fragilité.

Alors attention, Matt Hoffman m’a bien précisé que les enfants de l’étude n’étaient pas en grande souffrance (comme Naomi Osaka). Mais c’est pour lui l’occasion de rappeler qu’à cet âge-là, le sport doit rester un plaisir. Les coachs et les parents doivent y veiller en n’exigeant pas toujours la réussite. Et en faisant une pause si des signes de stress excessif apparaissent.  

Ce type de risque serait donc réduit en jouant au foot ou au basket ?  

Oui, car le groupe est alors protecteur face à l’enjeu d’une compétition. On perd ou on gagne ensemble. En plus, ces sports favorisent en général des relations sociales positives et un sentiment de solidarité avec ses co-équipiers. Ça aussi, c’est plutôt protecteur, surtout face aux difficultés de l’adolescence.

Mais attention, un groupe peut aussi choisir un bouc émissaire et devenir très cruel sur le terrain, comme au vestiaire. Alors désolée, chers parents, quel que soit le sport choisi par votre enfant, il faut toujours être vigilant ! S’il ne veut plus y aller, ce n’est peut-être pas un coup de flemme. Prenez le temps de parler et de vérifier que cette activité physique reste bénéfique !  

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