Et si nos gènes contenaient un futur traitement contre le Covid-19 ?
Certains d'entre nous résisteraient naturellement au virus SarsCov2. Une équipe internationale de chercheurs, coordonnée par le Pr Jean-Claude Casanova de l'hôpital Necker à Paris, veut trouver le ou les gènes de la résistance au Covid-19. Cette équipe a déjà identifié des profils de fragilité face au coronavirus.
C’est l’espoir d’une équipe internationale de chercheurs, coordonnée par un français, le Pr Jean-Claude Casanova de l’Hôpital Necker à Paris : et si nos gènes contenaient un futur traitement contre le Covid-19 ? Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 a rencontré ce chercheur.
franceinfo : Le Pr Casanova vous a expliqué comment certains d’entre nous sont peut-être porteurs de solutions face au nouveau coronavirus ?
Géraldine Zamansky : Oui, son équipe s’intéresse aujourd’hui particulièrement à ceux qui sont capables de résister naturellement à ce virus. Par exemple si votre conjoint a été malade, toussant pendant des jours à côté de vous, et que vous ne l’avez pas attrapé. Et bien c’est peut-être grâce à une "arme secrète", une particularité génétique, qui a empêché le virus de faire son nid dans votre organisme. Pour le savoir, les chercheurs ont besoin d’examiner les gènes du plus grand nombre de personnes "résistantes" possible. C’est comme ça qu’ils pourront identifier des points communs.
Vous voulez dire qu’ils trouveront le ou les "gènes de la résistance au virus" ?
C’est leur objectif. Si c’est une sorte de barrière à la surface des cellules, on pourra essayer de la reproduire en laboratoire pour neutraliser le virus. Alors bien sûr, décrypter les gènes d’une personne, c’est très lourd. Donc il faudra d’abord vérifier que vous n’avez pas tout simplement fait un Covid sans symptôme. Cela passe par une simple prise de sang pour chercher s’il y a la moindre trace d’une bataille avec le virus dans vos défenses immunitaires. Si vous avez des anticorps par exemple, vous n’êtes pas 100% résistant au SarsCov2. Il est passé dans votre organisme sans trop le déranger.
Donc on nous parle de vitamines pour renforcer nos défenses immunitaires mais elles seraient surtout définies par nos gènes ?
Ah non bien sûr, les vitamines comptent aussi, n’abandonnez pas les fruits cet hiver. Mais nous ne sommes pas génétiquement égaux devant les infections. D’ailleurs, cette équipe a déjà identifié des profils de fragilité face au coronavirus. Ils ont compris pourquoi des personnes sans aucun facteur de risque apparent se sont retrouvées en réanimation. Elles avaient une anomalie rare dans l’organisation de leur immunité. Et cette recherche sur les causes des formes graves de Covid-19 n’est pas terminée.
Donc en résumé, des personnes passées par les soins intensifs, comme celles qui ont stoppé le virus, peuvent contacter le consortium du Covid human genetic effort. Ces chercheurs sur la génétique humaine face au Covid ont évidemment un site internet : covidhge.com. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires et l’adresse de l’équipe la plus proche de chez vous, même si vous nous écoutez depuis le Japon, l’Estonie ou les États-Unis !
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