En finir avec la cigarette
Le Haut conseil de santé publique fait le point sur la cigarette électronique. En l'absence de données complètes sur son efficacité et son éventuelle toxicité, le HCSP préconise une recommandation très prudente, en dehors de la consultation médicale.
Cela fait souvent partie des bonnes résolutions des fumeurs : se débarrasser de la cigarette. Et un des premiers réflexes est désormais de se tourner vers sa version électronique. Mais cette semaine, le Haut conseil de santé publique, le HCSP, a fait des recommandations assez nuancées sur cette méthode. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au magazine de la Santé de France 5.
franceinfo : Alors finalement, est-il ou non possible de sortir du tabagisme grâce au "vapotage" ?
Géraldine Zamansky : Oui, tout à fait. Comme me l’a confirmé le Dr Anne-Laurence Le Faou, tabacologue, qui a participé à ces recommandations. La nuance dont vous parlez consiste à limiter la place des cigarettes électroniques dans une consultation médicale d’arrêt du tabac. Et c’est à cause du manque d’études scientifiques sur leur efficacité.
Mais, m’a précisé le Dr Le Faou, des premières données montrent quand même que cela peut fonctionner lorsque le liquide utilisé contient de la nicotine. Le principe, petit rappel, c’est que ces dispositifs chauffent ce liquide pour créer de la vapeur riche en nicotine. Une fois inspirée, elle reproduirait assez bien l’effet d’une cigarette classique.
Mais sans les produits cancérigènes habituellement ingérés par les fumeurs. Il y aurait donc un vrai bénéfice pour la santé si quelqu’un retrouve ainsi sa dose de nicotine quotidienne en lâchant complètement le tabac.
Mais le problème viendrait d’une sorte de cohabitation entre les deux types de cigarettes ?
Exactement. Et si on garde les deux, les risques seraient au contraire plus importants. Car pour les fumeurs, le cœur du danger, c’est surtout l’intoxication quotidienne. Passer d’un paquet entier à un demi-paquet par jour ne suffit pas. Je suis désolée de cette mauvaise nouvelle. C’est déjà un vrai progrès. Mais il faut vraiment le voir comme une étape vers l’arrêt complet. Sinon, en plus des méfaits du tabagisme, on ajoute les éventuels effets indésirables du vapotage.
D’ailleurs, ces effets ne sont pas non plus assez évalués, selon les experts du Haut conseil de santé publique. C’est pour ça qu’ils ne peuvent pas valider la cigarette électronique pour les femmes enceintes dans ces recommandations.
Vous voulez dire que derrière ses goûts sucrés, tout n’est pas rose dans la cigarette électronique ?
Tout à fait, il peut y avoir des problèmes liés à la machine et à la composition des liquides. Il faut donc être vigilant à l’achat. Et vous avez raison, les fabricants proposent des liquides avec des parfums sucrés. Or, le caramel ou la vanille attirent les jeunes qui deviendraient ainsi accros à la nicotine. Un cauchemar. Certains pays européens les ont donc interdits.
Nos experts demandent au moins à renforcer l’interdiction de vente aux mineurs. Mais surtout, il ne faut pas renoncer à arrêter de fumer à cause de ces nuances sur le vapotage. Cela peut être un bon point de départ, et de l’aide gratuite existe sur le site public Tabac info service par exemple.
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