Covid-19 : des points communs identifiés entre les patients concernés par le Covid long
Certains patients gardent des séquelles du Covid-19 pendant des mois. Mais des recherches récentes ont permis d'identifier des réactions spécifiques de leurs défenses immunitaires.
Une partie du mystère qui entoure ce qu'on appelle le "Covid long" pourrait bien être percé et apporter un peu d'espoir dans cette longue crise sanitaire. Certains patients gardent des séquelles du Covid pendant des mois. Et les médecins ont encore du mal à comprendre les mécanismes de ce "Covid long" pour le soigner. Les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au magazine de la Santé sur France 5.
franceinfo : Des chercheurs auraient enfin percé une partie du mystère ?
Géraldine Zamansky : C’est effectivement le double espoir de cette semaine. Car deux équipes, une suisse et une américaine, ont chacune découvert des points communs entre les patients qui ne guérissent pas au bout d’un mois, ce qui est la première définition du Covid long.
Pour obtenir ces résultats, les chercheurs ont suivi des centaines de patients pendant des mois, et certains même pendant un an en Suisse. Ils leur ont surtout fait des prises de sang et ils ont évalué leurs symptômes. Les principales difficultés présentes sur une longue durée étaient la fatigue, les problèmes respiratoires, des troubles de l’odorat et du goût, mais aussi des pertes de concentration et de mémoire. Et il peut y avoir bien d’autres anomalies.
Et alors les chercheurs ont trouvé dans les analyses de sang de ces patients atteints de Covid long des signaux d’alerte en quelque sorte ?
Exactement. Les Suisses comme les Américains ont identifié des réactions spécifiques de leurs défenses immunitaires. Surtout au niveau des anticorps que l’organisme produit pour lutter contre le virus. Et bien chez les patients atteints de Covid long, il y aurait peu de "bons" soldats et trop de mauvais soldats un peu désorientés qui peuvent se retourner contre nos propres cellules. Ce sont des auto-anticorps connus pour leur toxicité dans des maladies chroniques.
L’équipe américaine a aussi montré l’existence d’une double attaque virale pour certains patients. En fait, ces personnes avaient déjà été infectées par un autre virus appelé Epstein-Barr qui s'y était endormi discrètement. Et oui, c’est possible, ceux qui vivent celui de l’herpès le savent bien. Donc, là, le coronavirus a réveillé son collègue, créant une agression supplémentaire pour l’organisme.
Et ces découvertes pourraient se transformer en stratégie de prévention des Covid longs ?
C’est l’espoir. Car il y a encore une autre stratégie dont je ne vous ai pas parlé : la charge virale. Plus il y a de coronavirus dans le sang au début de l’infection, plus le risque de faire un Covid long augmenterait. Et cela pourrait être freiné par les nouveaux médicaments antiviraux par exemple.
Attention, ce n’est qu’un début, je parle bien ici au conditionnel. Mais comme cette semaine est décidément riche de nouvelles pour le Covid long, une troisième étude vient de montrer que la vaccination en réduit les risques. Donc ça progresse !
>>> A lire
- Association de patients AprèsJ20
- Sites informations Covid long
- Qui contacter ? (Covid long, qui contacter en Ile de France)
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