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Électrohypersensibles : une réelle souffrance mais aucune preuve de la nocivité des ondes, selon une étude

Dans une étude, publiée mardi par l'Agence de sécurité sanitaire, des experts estiment qu'il n'existe aucune preuve permettant d'établir un lien entre les ondes et les symptômes ressentis ceux qui disent souffrir d'électrohypersensibilité.

Article rédigé par franceinfo, Bruno Rougier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Un château d'eau et des antennes relais à Baldersheim (Haut-Rhin). (MAXPPP)

De plus en plus de personnes affirment souffrir d'électrohypersensibilité. L'Agence de sécurité sanitaire de l'environnement (Anses), publie, mardi 27 mars, le résultat d'une expertise sur le sujet. Les 40 experts, mobilisés pendant quatre ans, estiment qu'à ce jour, il n'existe aucune preuve expérimentale solide qui permet d'établir un lien entre l'exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes ressentis par ces personnes.

5% de la population serait concernée

Une des premières difficultés consiste d'ailleurs à déterminer les ondes qui poseraient problèmes car, selon les personnes malades, on incrimine soit les ondes radiofréquences - utilisées pour les téléphones mobiles, le wifi et les antennes relais - soit les très basses fréquences qui sont générées par les lignes et les installations électriques.

Les experts reconnaissent qu'aujourd'hui, il n'existe aucun critère de diagnostic de l'hypersensibilité aux ondes. On ne peut donc s'appuyer que sur les propres déclarations de la personne. D'ailleurs, on ne sait même pas combien d'individus sont concernés. Les dernières études suggèrent que ce serait de l'ordre de 5 % de la population.

Les migraines, plus que les ondes ?

Ces personnes évoquent des troubles du sommeil, une fatigue permanente, des maux de tête ou encore des problèmes cutanés. Pour expliquer ces symptômes, différentes hypothèses ont été étudiées dans cette expertise. Beaucoup ont été écartées, comme la piste génétique ou la possibilité que les ondes altèrent la barrière hémato-encéphalique qui protège notre cerveau.

En revanche, une autre hypothèse a retenu l'attention des experts : la possibilité que les personnes qui se déclarent hypersensibles soient en réalité particulièrement sujettes aux migraines. Une autre hypothèse est avancée : que ces personnes souffrent d'un dysfonctionnement de l'horloge circadienne, cette horloge interne qui rythme notre vie quotidienne et qui, quand elle est déréglée, provoque des troubles du sommeil, de la concentration et de la mémoire.

Les recommandations des experts

Les experts recommandent de faire de nouvelles recherches, notamment sur les effets sanitaires des radiofréquences, les expositions aux champs électromagnétiques. Ils reconnaissent surtout le véritable état de souffrance physique et psychique des nombreuses personnes qui se déclarent hypersensibles aux ondes. Cela justifie, disent-ils, une prise en charge adaptée. Ils demandent donc à la Haute autorité de santé de voir ce qu'il serait utile de faire pour mieux accueillir, écouter et soulager les électro hypersensibles.

L'association Priartem, qui défend ces personnes, se réjouit de cette expertise qui reconnait la réalité de la pathologie et préconise de nouvelles recherches pour mieux comprendre cette question de l'hypersensibilité aux ondes électromagnétiques

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