A une semaine du référendum sur Notre-Dame-des-Landes
Il s'agit de déplacer un aéroport qui se trouve tout proche du centre ville de Nantes à une quarantaine de kilomètre au nord dans la campagne sur la petite commune de Notre-Dame-des-Landes. Ce transfert libèrerait 610 hectares proches de Nantes où il y a une grosse pression urbaine. Mais Airbus pourrait garder une piste pour ses avions.
Les riverains de l'aéroport actuel voient d'un bon œil la fin des nuisances sonores
Des nuisances qui ne disparaitront pas pour tout le monde puisque ce sont les riverains des villages concernés par le nouveau projet qui vont les récupérer même s'ils sont moins nombreux qu'en ville. L'aéroport du Grand Ouest se veut aussi plus grand parce que ses promoteurs tablent sur des prévisions de trafic jusqu'à 9 millions de voyageurs. Mais comme les avions seront aussi plus gros cela ne veut pas forcément dire beaucoup plus de vols par jour. Un projet qui va nécessiter de la main-d’œuvre pour être exploité et construit, même s'il va faire disparaitre des exploitations agricoles.
Ce nouvel aéroport prévoit aussi d'avoir deux pistes, or un rapport du ministère de l'environnement estime que même pour absorber plus de trafic, il n'y a pas besoin de faire deux pistes. Du coup, les citoyens sont aujourd'hui consultés sur un projet d’État qui est lui même jugé surdimensionné par certains services de l’État. On ne peut pas dire que cela va les aider à y voir très clair...
Le développement économique contre l'environnement
C'est une évidence : la nature n'aime pas le béton. Malgré les arguments de Vinci pour dire qu'il réduit les impacts environnementaux avec des transferts d'espèces protégées, des zones où il compensera la destruction de la nature et qu'il réduira la consommation d'énergie de son aérogare : parier sur plus de trafic aérien, c'est parier sur plus de CO2, et ce n'est pas vraiment ce à quoi engage l'accord de Paris sur le climat.
Malgré tout, la zone humide de Notre-Dame-des-Landes n'est pas d'une biodiversité aussi exceptionnelle que celles qui se trouvent au cœur de l'Amazonie. Sauf qu'aujourd'hui c'est une des rares zones de ce type qui restent encore sur la région. Les zones humides permettent de filtrer l'eau de nos nappes phréatiques ou de faire des zones tampons qui peuvent absorber les cours d'eau après de fortes pluies. C'est parce que les sols sont de plus en plus artificialisés que les inondations font de plus gros dégâts.
Mais aujourd'hui on voit bien que le débat a dépassé la simple question d'un choix économique : défense des agriculteurs, évacuation des zadistes, image politique. Cette consultation semble maintenant dépassée la simple question de : êtes-vous pour ou contre le transfert de l'aéroport de Nantes Atlantique sur la commune de Notre-Dame-des-Landes ?
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.