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C'est ma maison. Suppression de la taxe d’habitation : c’est le tour des 20% de ménages les plus aisés

La suppression de la taxe d'habitation, promesse du candidat à la présidence Emmanuel Macron avant son élection, n'est pas encore complètement devenue réalité. En 2020, 80% des ménages en on été exonérés en 2020. Cette année, les ménages les plus aisés vont bénéficier d'un premier abattement de 30%. 

Article rédigé par franceinfo - Charlie Cailloux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La taxe d'habitation diminue d'année en année et en 2021, les abattements concernent les riches.  (BOONCHAI WEDMAKAWAND / MOMENT RF / GETTY IMAGES)

La suppression de la taxe d’habitation, c’est déjà une réalité pour environ 80% des ménages qui ne l’ont pas payée en 2020. Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr précise aujourd'hui comment les abattements vont concerner les ménages les plus aisés, cette année.

franceinfo : En 2021, ce sont maintenant "les 20% de ménages les plus aisés" qui vont en bénéficier ? 

Charlie Cailloux : Oui, ils vont bénéficier en 2021 d’un premier abattement de 30% sur leur taxe d’habitation. Il bénéficieront d’un deuxième abattement de 65% en 2022, avant la suppression totale de la taxe d’habitation en 2023. Si vous payez 500 euros habituellement, vous ne paierez plus que 350 euros cette année, 175 euros en 2022, et 0 euros en 2023.

Attention, l’abattement s’applique sur la seule taxe d’habitation, la contribution à l’audiovisuel public reste due intégralement. Si vous êtes mensualisé, vous pouvez donc mettre à jour le montant de vos prélèvements pour prendre en compte cet abattement de 30% en allant sur le site impôts.gouv.fr.  
 
On a vu cette semaine dans la presse que 800.000 ménages qui ont bénéficié de la réforme en 2019 ont dû payer une taxe d’habitation intégrale en 2020. Comment cela fait-il ? 

C’est assez simple à comprendre ! Les abattements sont progressifs, sur trois ans. Et pour chaque année d’imposition (2018, 2019 et 2020), pour savoir si vous aviez le droit à l’abattement, on regardait si vous respectiez le plafond de ressources. Il suffit donc que vos revenus aient évolué sur les trois années, ou encore que le nombre de parts de votre foyer ait varié (un divorce, un mariage, une naissance, un enfant qui quitte le foyer) pour que vous vous retrouviez, d’une année à l’autre, au-dessus ou en-dessous du plafond.

Ce n’est donc pas parce que vous aviez bénéficié de l’abattement en 2019 que vous en avez bénéficié automatiquement en 2020. De la même manière, vous avez pu être complètement exonéré en 2020, alors que vous n’étiez pas dans le dispositif en 2019.
 
Et ce sera la même chose cette année ?

Oui ! Des ménages qui n’ont pas payé de taxe d’habitation en 2020 peuvent très bien en 2021 devoir une taxe d'habitation, si les revenus ont augmenté ou si le nombre de parts a baissé. La seule consolation, c’est que vous ne paierez qu’un tarif réduit puisqu’on l’a dit en 2021, il y a un abattement de 30%. 
 
On rappelle que la suppression de la taxe d’habitation ne concerne que la résidence principale ? 

Oui absolument ! Je rappelle que la résidence principale, c’est le logement où votre famille et vous résidez habituellement, et effectivement, au 1er janvier de l’année d’imposition.

Les résidences secondaires meublées font toujours l’objet d’une taxe d’habitation : il n’y a pas d’abattement, ni de suppression. C’est même plutôt le contraire, puisque dans les zones tendues, c’est-à-dire les 28 agglomérations où l’on connaît une pénurie de logements, les communes peuvent majorer la part qui leur revient jusqu’à 60%, ce qui est le cas dans plus de 200 villes.

De Particulier à Particulier. (PAP.FR)

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