C'est ma maison. Opter pour un syndic bénévole
Confier la gestion de l'immeuble à l'un des copropriétaires peut permettre de faire de substancielles économies, mais c'est une mission délicate.
franceinfo : Et pourquoi pas un syndic bénévole ? La semaine dernière, nous avons vu comment changer de syndic de copropriété. Avec Charlie Cailloux, conseiller juridique pour le site immobilier PAP.fr, on va étudier l’opportunité de désigner un syndic bénévole. Le principal intérêt, c’est d’économiser les honoraires d’un syndic professionnel ?
Charlie Cailloux : Oui, un syndic bénévole, c’est lorsqu’on désigne l’un des copropriétaires pour exercer les missions du syndic et effectivement, on décide d’opter pour un syndic bénévole pour des raisons d’économies ou quand on est fatigué du manque de diligence de son syndic professionnel.
Le syndic bénévole, ça coûte moins cher qu’un syndic professionnel même s’il peut recevoir une rémunération, votée par l’assemblée des copropriétaires, et s’il peut se faire indemniser des dépenses qu’il engage dans le cadre de sa mission (le téléphone, les photocopies, les timbres, etc.)
Est-ce que ce n’est pas dangereux de désigner un syndic bénévole ? C’est beaucoup de travail d’administrer un immeuble ?
Oui, c’est beaucoup de travail ! Le syndic bénévole est élu dans les mêmes conditions qu’un syndic professionnel et il a les mêmes obligations. Il doit faire respecter le règlement de copropriété, il doit assurer l’immeuble et engager les travaux nécessaires à son entretien et sa conservation, commander les devis, surveiller les travaux ; il doit réunir et tenir les assemblées générales, il doit assurer la gestion comptable et financière du syndicat (vérifier ce que doit chacun, procéder aux appels de fonds, relancer les mauvais payeurs). Et puis, et ce n’est pas rien, il faut faire tout cela en affrontant parfois les critiques des mécontents.
Qui peut devenir syndic bénévole ?
N’importe quel copropriétaire même s’il ne détient qu’un parking ou qu’une cave ! Il n’est donc pas nécessaire d’avoir une carte professionnelle ou de suivre une formation. Il faut quand même bien des compétences et avoir du temps à consacrer surtout lorsqu’on débute : il faut se familiariser avec l’immeuble et avec les règles de gestion (comment tenir les comptes ? Comment convoquer une assemblée générale ? Comment faire face à des impayés ?
Certains organismes comme l’ARC (l’association des responsables de copropriété) proposent un accompagnement complet dédié aux syndics bénévoles, ce qui permet d’avoir un filet de sécurité.
Le syndic bénévole peut engager sa responsabilité s’il fait des erreurs dans sa gestion ?
Oui absolument, il peut engager sa responsabilité comme un syndic professionnel s’il ne respecte pas les obligations de son mandat, s’il ne procède pas aux travaux qui ont été votés, par exemple s’il ne recouvre pas les charges qui sont dûes.
Le syndic bénévole, ça concerne surtout les petites copropriétés ?
Oui, c’est une bonne option pour les petites copropriétés, la moitié des syndics bénévoles gèrent des copropriétés de moins de 10 lots. Au-delà de la taille de l’immeuble, il faut surtout que les copropriétaires s’entendent bien et que la copropriété roule normalement (pas d’impayés, pas d’énormes travaux à gérer).
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