C'est comment ailleurs ? Les réfugiés syriens au Liban

Le Liban est le pays qui accueille le plus de réfugiés syriens après la Turquie. Il faut savoir que le pays n'a que deux frontières terrestres, une avec Israël au sud, et une autre, la plus longue, qui enclave presque totalement le pays, avec la Syrie. Logiquement, les réfugiés syriens se sont entassés derrière la frontière, au Liban, depuis le début de la guerre dans leur pays il y a plus de cinq ans.

Un quart de la population libanaise

Les Syriens au Liban sont 1,1 million, soit le quart de la population du pays qui est de 4,4 millions de personnes. C'est comme si la France avait accueilli 16,5 millions d'Italiens depuis 2011.

En France, environ 10.000 Syriens ont obtenu le statut de réfugiés ou la protection de la France, selon l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra), ce qui représente 0,015% de la population.

Les Syriens dans la pauvreté des camps

Les réfugiés syriens se trouvent partout sur le territoire libanais d’après la carte de Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR). Un tiers se situent dans la plaine de la Bekaa, frontalière de la Syrie, mais les réfugiés sont également nombreux dans les grandes agglomérations comme Beyrouth.

Ils se concentrent très souvent dans des campements de fortune où les conditions de vie sont très difficiles puisque 70% des réfugiés vivent au-dessous du seuil de pauvreté et la moitié sont des enfants qui ne peuvent pas tous aller à l'école. Ils trainent dans la rue, travaillent pour trois fois rien avec des petits boulots. 

Liban asphyxié

Les autorités libanaises ont changé d’attitude vis-à-vis des réfugiés syriens avec deux phases. Une première où les Syriens entraient au Liban sans visas parce que cela se passait ainsi depuis de longues années.

A partir de janvier 2015, en raison de l'afflux de réfugiés, les autorités libanaises ont imposé des visas aux Syriens. Le pays estime qu'il a atteint la limite du supportable car il est actuellement confronté à une crise économique avec un chômage important malgré 3,5 milliards de dollars d'aide de la communauté internationale.

Et la situation a parfois dégénéré avec des abus policiers contre les réfugiés syriens, comme des interdictions de circuler le soir, des arrestations dans la rue, ou encore l’obligation de nettoyer les espaces publics gratuitement.