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C'était comment ailleurs ? Les mutineries géantes en Amérique latine

Alors que la mutinerie de la prison de Poitier-Vivonne s’est soldée par un incendie et une dizaine de blessés, l’Amérique latine connaît, elle, des mutineries géantes, souvent sanglantes.

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une cellule de la prison de Topo Chico au Mexique après la mutinerie de fevrier 2016 (? HANDOUT . / REUTERS / X80001)

La mutinerie de la prison de Poitier-Vivonne s’est soldée par un incendie et une dizaine de blessés. En Amérique latine, les mutineries sont d'une toute autre ampleur, et souvent sanglantes.

Dans cette partie du monde, que ce soit au Mexique, au Guatemala, au Venezuela ou en Colombie, les mutineries sont à la fois très violentes et souvent le résultats de terribles luttes entre bandes rivales, sur fond de trafic de drogue et de surpopulation carcérale.

Guatemala : flambée de violence en juillet 

La plus récente a éclaté au Guatemala en juillet 2016. Elle s’est soldée par 13 morts et 10 blessés dans une prison proche de Guatemala City, la capitale. Deux groupes rivaux se sont étripés. Quatre des victimes ont été décapitées et une a été brulée. L'un des groupes était lié à un baron de la drogue guatémaltèque. 

Mexique : mutinerie géante à Monterey

En 2016, le Mexique a connu une mutinerie particulièrement spectaculaire avec 52 morts et une dizaine de blessés en février dans la prison de Topo Chico à Monterey dans le nord-est du Mexique.

Parmi les victimes, des détenus et des gardiens. A l'origine de la mutinerie, une rixe entre deux clans de trafiquants de drogue. L'armée a dû intervenir pour stopper l'insurrection. Il faut savoir que dans cette prison de Topo Chico, en 1980, le directeur avait été abattu par des prisonniers lors d'une tentative d’évasion.

Il y a 250 000 détenus au Mexique. Rapporté à la population du pays, cela représente deux fois plus de détenus qu'en France.  Il manque 50 000 places dans les prisons mexicaines, peuplées en grande partie de trafiquants qui font leur loi dans les locaux, où les armes prolifèrent et où la torture est monnaie courante.

Venezuela, Colombie, Brésil : sanglantes mutineries

En 2013, une mutinerie avait fait une cinquantaine de morts dans une prison vénézuélienne qui comptait 2 500 détenus pour une capacité de 850. La surpopulation carcérale est aussi une plaie endémique au Venezuela.

La Colombie avait connu elle-aussi une mutinerie sanglante en 1999 avec cinq morts et une trentaine de blessés. Et là-aussi, c'était une rixe entre détenus.

Enfin, au Brésil, en 2014, des détenus avaient été décapités lors d'une mutinerie dans le sud du pays. Et la même année, les détenus d'une prison de haute sécurité avaient pris en otage 120 personnes.

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