C'est comment ailleurs ? Les violences électorales en Afrique
Alors que François Fillon dénonce "un climat de guerre civile" dans la campagne présidentielle, franceinfo s’intéresse aux violences dans plusieurs élections en Afrique
Côte d'Ivoire, Sénégal ou Kenya. Pour n’évoquer que les quinze dernières années, le continent africain a été secoué par des crises et parfois des guerres civiles au moment d'élections présidentielles. Ces violences ont fait des milliers de victimes.
Côte d’Ivoire 2010-2011
La plus spectaculaire de ces crises est celle qui éclate au moment de l'élection présidentielle de Côte d'Ivoire en novembre 2010. Les violences débutent entre le premier et le second tour de l'élection qui oppose le président sortant Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara. On assiste à des combats de rue entre jeunes et des manifestations de l'opposition. Il y a des victimes. Le couvre-feu est instauré la veille du second tour.
Après l'élection, la guerre civile
Chacun des candidats revendique la victoire, même si la commission électorale donne vainqueur Alassane Ouattara. Les violences éclatent quelques jours après l'élection et se propagent dans tout le pays début 2011. La France intervient avec l'opération Licorne. Laurent Gbagbo est arrêté et Alassane Ouattara investi. La guerre civile aura fait 3.000 morts et 700.000 ivoiriens déplacés, car ils ont fui les combats.
Sénégal 2012
Le Sénégal a connu également des violences en 2012, juste avant l'élection présidentielle. La campagne est très tendue. Le président sortant Abdoulaye Wade se présente pour un troisième mandat, ce qui déclenche des vagues de manifestations de l'opposition. De 6 et 15 personnes sont tuées et environ 150 autres sont blessées. Le premier tour se tient finalement sans incident. Les organisations internationales appellent au calme. Finalement Wade est battu, et Macky Sall est élu au second tour.
Kenya 2007
Au Kenya les violences éclatent au moment de l’élection présidentielle entre le président sortant Mwai Kibaki face à son challenger, appelé Raila Odinga.
Déjà, la campagne électorale est très violente verbalement, marquée par des intimidations dénoncées par les organisations de défense des droits de l'homme.
Au moment de la proclamation des résultats en décembre 2007, tout dégénère. Car l'opposition rejette l'élection du président sortant Kibaki. Là encore, on peut parler de guerre civile. Exécutions, pillages, lynchages, viols pendant deux mois. Bilan, 1.100 morts et 350.000 déplacés. Les troubles se calment quand le président sortant accepte de partager le pouvoir avec son adversaire.
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