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C'est comment ailleurs ? Les revenus annexes des députés allemands

Alors qu’on reparle des revenus annexes des députés avec les révélations sur Thierry Solère, franceinfo s’intéresse aux revenus supplémentaires des députés allemands. 

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le Bundestag à Berlin (JENS KALAENE / ZB)

En Allemagne, comme en France, les députés peuvent avoir des activités en dehors de leur travail de parlementaire, mais ils sont tenus de communiquer au président du Bundestag toute activité extérieure, qu'elle soit payée ou pas. Aujourd'hui, un quart des députés sont ainsi payés pour un deuxième job en Allemagne.

Déclarations

Les députés doivent signaler leurs revenus supplémentaires, mais dans un système de fourchette, en dessus ou en dessous de certaines sommes. Par ailleurs, pour empêcher les conflits d'intérêt, les députés allemands doivent déclarer les entreprises dont ils sont actionnaires. En revanche, ils ne sont pas obligés de déclarer leur patrimoine.

Les 80 conférences pour 600 000 euros

L'argent gagné en plus de l'activité de parlementaire peut faire beaucoup de bruit en Allemagne. En 2013, les sociaux-démocrates choisissent l'homme qui va affronter Angela Merkel aux élections générales, Peer Steinbrück. Ce parlementaire adore donner des conférences qui rapportent en moyenne 7 500 euros par prestation, ce qui n'est pas énorme, quand on sait que Gerhard Schröder prenait plus de 20 000 euros par conférence.

Mais le député Peer Steinbrück en enchaine 80 en trois ans pour une somme totale de 600 000 euros. La presse s'empare du sujet et ne se gêne pas pour critiquer le candidat, ce qui n'arrange pas ses affaires en pleine campagne électorale.  Finalement, il va réduire fortement le nombre de ses conférences à l'approche des élections, qui seront de toute façon remportées par Merkel.

Surveillance un peu plus étroite

Depuis cette époque, les députés sont légèrement plus surveillés. Aujourd’hui, ils doivent déclarer leurs revenus annexes dans dix fourchettes différentes, contre trois auparavant. La première fourchette de revenus se situe entre 1 000 et 3 500 euros par an. La deuxième, jusqu'à 7 000. Et puis, la 10ème se situe au-dessus de 250 000 euros par an. Ce n'est pas très précis car dans cette dernière fourchette, on peut aussi bien trouver des députés qui gagnent un euro de plus que la limite que des députés qui gagnent quatre fois plus que la limite.

Le record, un millions d’euros par an

En 2014, le recordman des revenus annexes était un député conservateur bavarois de la CSU, Peter Gauweiler avec environ un million de revenus supplémentaires par an pour ses activités d'avocat.

D'ailleurs, les députés cumulards de revenus sont aux deux tiers de droite (CDU/CSU). Ils sont souvent avocats et ce sont majoritairement des hommes.

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