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C'est comment ailleurs ? Les prisons qui ferment en Suède

Alors que la France bat un nouveau record de détenus (70.000), franceinfo s’intéresse à la Suède qui ferme des prisons faute de détenus

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La prison de Mariefred en Suède (JOAKIM BERGLUND / SCANPIX SWEDEN)

Pour commencer, deux chiffres sont éloquents. En Suède, il y a 58 prisonniers pour 100 000 habitants, contre 98 pour 100 000 habitants en France. En Suède, ce chiffre n'a pas arrêté de baisser depuis dix ans, alors qu'en France il a augmenté.

Cinq établissements fermés

Aujourd'hui, avec les autres pays scandinaves et les Pays-Bas, la Suède est la championne de ce qu'on pourrait appeler la désertification carcérale.

En 2013, les Suédois ont fermé une maison d'arrêt et quatre prisons. Deux de ces établissements ont été vendus. Les autres ont été confiés à d'autres services publics.

Plusieurs explications

D’abord, le nombre de crimes et délits commis dans en Suède est bien moins important que dans les autres pays européens.      

Ensuite, depuis une décision de la cour suprême en 2011, les peines de prison sont moins nombreuses, moins sévères. C’est particulièrement le cas dans les affaires liées à la drogue et les vols. Les tribunaux ont donc envoyé moins de personnes en prison.

Eviter la prison

Car les Suédois estiment que la prison est trop souvent l'école du crime. Ils misent sur les peines alternatives. La Suède a expérimenté le bracelet électronique dès le début des années 90. La justice a aussi recours aux peines de sursis avec mise à l’épreuve, travail d’intérêt général, injonction de soins. Aujourd'hui en Suède, il y a trois fois plus de condamnés hors prison qu'en prison.

Prisons plus petites et actives  

Les prisons suédoises sont plus petites, avec environ 120 détenus par établissement. Et puis, les prisonniers ont au moins six heures d'activité par jour. Ils sont encadrés et bénéficient d'un programme personnalisé qui a été fixé lors d'un entretient.

Un plan d'action est défini avec le travail au centre, mais aussi de la formation professionnelle, des études secondaires et universitaires, des ateliers de resocialisation, de la méditation, et aussi du sport. Objectif, la réhabilitation, la réinsertion.  

Sortie encadrée

La sortie de prison est progressive. Au fur et à mesure que la peine s'écoule, les conditions de détention sont de moins en moins restrictives et les prisonniers sont de plus en plus libres de leurs mouvements.

Il y a également systématiquement des libérations conditionnelles aux deux tiers de la peine ainsi qu’une préparation à la sortie de prison, puis un suivi très poussé par des associations après la sortie afin que tout se passe bien et que le prisonnier puisse se réinsérer et ne pas replonger. 

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