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C'est comment ailleurs ? Le "suneung" en Corée du Sud

Alors que le coup d’envoi du bac 2017 a été donné, franceinfo s’intéresse au terrible examen d’entrée en fac en Corée du Sud

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des parents prient pour la réussite de leurs enfants à l'examen du suneung en novembre 2016 (JUNG YEON-JE / AFP)

Si le bac reste une institution en France, le "suneung" est l'examen d'entrée à l'université en Corée du Sud dont les notes obtenues vont déterminer si un élève peut, ou non, intégrer un établissement, plus ou moins, prestigieux.

Toute la vie scolaire d'un jeune sud-coréen tend vers cette fatidique journée d'examen, où le pays entier est mobilisé. La dramatisation de cette journée illustre la pression concurrentielle du système éducatif sud-coréen.

Cinq matières en une journée

Les élèves entrent en salle d'examen à 8h30 et ils y restent jusqu'à 17h30. Ils répondent à des QCM (questions à choix multilpes) dans cinq disciplines, le coréen, les mathématiques, l'anglais, une 2ème langue étrangère et un sujet au choix entre sociologie, sciences ou technique. L'examen a lieu en novembre. Plus de 600 000 élèves ont planché en 2016. Les résultats sont rendus en décembre.

Le pays retient son souffle

Pour permettre aux élèves d'arriver à l'heure dans les centres d'examen, toutes les administrations, la plupart des entreprises privées et même la bourse, ouvrent leurs portes avec une heure de retard, à 10 heures. Car il faut laisser la voie libre aux candidats dans la rue et dans le métro.

14 000 policiers sont mobilisés pour assurer une bonne circulation. Et il existe même un numéro d'urgence pour les retardataires. On l'appelle et un policier vient chercher l'élève chez lui pour l'amener dans son centre d'examen. 

Chut !

Par ailleurs, il ne faut surtout pas faire de bruit pour ne pas déranger les candidats. Ainsi, les travaux sont suspendus sur les chantiers de construction et la circulation des poids-lourds est interdite près des lieux d'examen.

Pour couronner le tout, en début d'après-midi, pendant une demi-heure, les atterrissages et décollages sont carrément interdits dans tous les aéroports pendant les épreuves de langues car les candidats écoutent des enregistrements.

Pleurs et prières

Chaque année, les chaines de télévision montrent des étudiants en larmes au moment de quitter leurs parents, qui ne sont pas très fiers eux non plus. Dans la foulée des embrassades dignes d'une tragédie, beaucoup de parents filent directement dans les temples ou les églises pour prier. Certains parents commencent à aller au temple trois mois avant l'examen afin de mettre toutes les chances du coté de leur progéniture.

Tout cela pourrait prêter à rire si l'obsession de réussite scolaire de la Corée du Sud ne menait pas certains de ses enfants à la dépression ou au suicide en cas d'échec au terrible "suneung".

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