C'est comment ailleurs ? La sidérurgie en Chine
Alors que François Hollande était à Florange, trois ans après la fermeture des hauts fourneaux, coup de projecteur sur la sidérurgie en Chine, le géant mondial de l’acier.
La Chine a produit 800 millions de tonnes d'acier en 2015, soit la moitié de la production mondiale. Mais c'est trop et cela pose des problèmes de surproduction en Chine et dans le monde entier.
Un géant grandi trop vite
L'acier chinois est fabriqué dans des entreprises d’État, soutenues par des banques d’État. Il existe des cités sidérurgiques énormes en Chine. Par exemple, la ville de Tangshan, à 200 kilomètres de Pékin, a produit à elle seule plus d'acier que les Etats-Unis en 2014.
La sidérurgie chinoise s’est développée de manière foudroyante puisque la production d'acier chinois a été multipliée par sept entre 2000 et 2014, portée par la croissance du pays. Mais aujourd’hui, la Chine produit trop car la demande intérieure a baissé, ainsi que dans le monde entier. La Chine est en surcapacité. Sur les 800 millions de tonnes d'acier produites, 300 à 400 millions sont non utilisées.
Exportation des surplus, Europe inondée
Pour trouver des débouchés, les Chinois écoulent leur surplus d'acier vers l'extérieur en cassant les prix. 112 millions de tonnes ont été exportées l'année dernière, en hausse de 20% par rapport à 2014.
Dans l'Union européenne, cela se sent très nettement. La part de marché chinoise a été multipliée par trois entre 2012 et 2015 sur les tôles fortes, employées dans le bâtiment, les mines et la construction navale. Dans le même temps, le prix moyen a chuté de 29%.
Pour l'acier laminé, utilisé dans l'automobile et l'électroménager, la part de marché chinoise été multipliée par quatre en Europe et les prix ont diminué d'un tiers.
Réduire la production
Pour répliquer, l’Union européenne a pris des mesures anti-dumping contre l'acier chinois en imposant des droits de douane de 20% environ pour renchérir cet acier et ainsi protéger son propre acier.
Pour sa part, Pékin a promis de supprimer cette année 45 millions de tonnes de capacité de production avec des fermetures d'usines, ce qui représente la suppression de 500.000 emplois d'ici 2020. C'est plus que le nombre total des emplois dans la sidérurgie européenne (330.000).
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