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C'est comment ailleurs ? La fin de la violence dans le foot anglais

Alors que deux supporters du PSG ont été jugés pour en avoir tué un troisième en 2010, franceinfo s’intéresse à la baisse du hooliganisme dans le football anglais.  

Article rédigé par franceinfo, Gérald Roux
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des supporters d'Arsenal lors d'un match contre Birmingham en 2011 (GLYN KIRK / AFP)

Indéniablement, la violence a reculé dans le foot anglais depuis 30 ans. La situation aujourd'hui n'a plus rien à voir avec le cauchemar des années 80. De multiples mesures ont été prises, à la fois par le gouvernement britannique et les clubs.

Les terribles années 80  

Cette décennie a constitué le "pic" du hooliganisme, déjà présent dans les années 70 en Grande-Bretagne. Des violences permanentes dans les stades, sur fond de crise sociale, de désindustrialisation pendant les années Thatcher.

L'illustration la plus terrible du hooliganisme britannique, c’est le drame du Heysel à Bruxelles en 1985 lors de la finale de la coupe des clubs champions entre Liverpool et la Juventus de Turin. Les hooligans britanniques attaquent une tribune de supporters italiens, ce qui provoque une bousculade monstre et fait 39 morts et 450 blessés.

Prise de conscience

Ce drame entraine l’interdiction des clubs anglais de coupe d'Europe pendant cinq ans et de Liverpool pendant six ans.

Ensuite en Grande-Bretagne, la lutte contre la violence dans le foot devient une priorité nationale. L'alcool est interdit dans les stades et une loi interdit aussi de stade les personnes violentes connues de la police. En 1991, une autre loi instaure la prison pour les chants racistes et injurieux, les jets d'objets sur les joueurs et la présence des supporters sur le terrain.

Nouveau durcissement

Et ce n’est pas terminé. A partir de 1999, les supporters condamnés doivent pointer au commissariat les jours de match et remettre leur passeport les jours de rencontres à l'étranger pour qu'ils ne puissent pas quitter la Grande-Bretagne.

La police aussi fortement agi avec des filatures, des enquêtes, des écoutes téléphoniques pour démanteler des bandes entières de hooligans.   

Les mesures des clubs

Pour commencer, les clubs ont supprimé les places debout, notamment derrière les buts. Il n’y a plus que de places assises en Premier League pour mieux visualiser les spectateurs et empêcher l'entassement de supporters violents. Dans les stades, des caméras de surveillance scrutent le public.

L’argent qui sélectionne

Les clubs ont augmenté le prix des places de manière exponentielle. Aujourd'hui, le prix moyen des places les moins chères en Premier League, c'est 30 livres (35 euros). Et pour la saison, par exemple l'abonnement le moins cher proposé par Arsenal, c'est 1300 euro.   

Embourgeoisement du public

Cette politique tarifaire écarte les hooligans, qui n'ont plus les moyens d'aller au stade, surtout en Premier League et en deuxième division. Le public s'est embourgeoisé, ce que déplorent certains amateurs de foot.

Mais le résultat est là. La saison 2015-2016, s’est soldée par seulement 2000 arrestations, toutes divisions confondues, alors qu'environ 60 millions de personnes au total ont assisté aux matches des quatre divisions professionnelles anglaises.

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