C'est comment ailleurs ? L'hébergement des migrants en Italie
Alors que le démantèlement de la jungle de Calais a commencé, comment sont hébergés les migrants en Italie, où 500.000 d’entre eux sont arrivés depuis trois ans ?
Depuis le début de l'année 2016, l'Italie a vu arriver 150.000 migrants sur ses côtes et 130.000 en 2015. Depuis l'été 2013, cela fait 500.000 au total. En France, à titre d'exemple en 2015, 79.000 migrants ont demandé l'asile.
Migrants bloqués depuis peu
L’Italie a un double problème. D’une part, les migrants africains ou moyen-orientaux arrivent sur les côtes, venus de la méditerranée.
D’autre part, ces migrants ne peuvent plus continuer comme autrefois leur route vers le nord de l'Europe, car les frontières italiennes sont fermées de facto. Les contrôles aux frontières se sont multipliés avec la France, la Suisse et l'Autriche. Conséquence, les migrants se retrouvent bloqués en territoire italien.
Hébergements submergés
Le réseau de centre d'accueil n'en finit plus d'enfler. Il héberge actuellement 165.000 personnes, soit 60% de plus qu'il y a un an et trois fois plus qu'il y a deux ans. Les centres sont situés en général dans d'anciens hôtels ou des centres de loisirs réaménagés.
L’Etat ne paie plus
Les centres sont gérés en grande majorité par des coopératives ou des associations, mais c'est l'Etat italien qui doit payer. Il s'est engagé à verser 30 euros en moyenne par jour par migrant pour l'hébergement, la nourriture, l'habillement, le soutien juridique et psychologique.
Mais l'Etat a arrêté de payer depuis des mois, en raison de retards administratifs, mais surtout parce que le budget d'accueil des migrants n'a pas été totalement reconduit en 2016. Il manquerait 600 millions d'euros. Le budget hébergement migrants en 2015 était d’un milliard d'euros.
Nouveau plan de répartition
Le gouvernement veut lancer un plan de répartition des centres disséminés dans toute l'Italie, avec le but d’arriver à une moyenne de 25 demandeurs d'asile pour 10.000 habitants, que les communes le veuillent ou non.
Il faut dire que face à la situation des centres et au manque de moyens, des migrants se sont révoltés l'été dernier dans le sud de l'Italie et des milliers d'entre eux fuguent et se retrouvent dans la nature.
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