Cet article date de plus d'un an.

Poussières, ciment lunaire et logements durables... Comment une imprimante 3D géante va aider la Nasa à créer une base sur la Lune

Le programme Artemis, celui du retour sur la Lune, est lancé. Mais la Nasa a pour ambition de construire des infrastructures pérennes sur le satellite terrestre, en utilisant l'impression 3D.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La Nasa réfléchit à installer Internet sur la Lune. (photo d'illustration) (ROMAIN DOUCELIN / HANS LUCAS)

La Nasa et ses partenaires travaillent sur le système Olympus, un système qui serait capable d’utiliser les matériaux à disposition sur la Lune pour construire une infrastructure plus pérenne. Car l'agence spatiale américaine envisage, avec le programme Artemis, une présence plus longue qu'un simple aller-retour sur la Lune.

>> Espace : Artemis 2, la dernière étape avant la conquête de Mars

Une base, des routes, des baraquements, une aire de décollage et d’atterrissage, tout devrait être construit grâce à l'impression 3D – dont on se sert déjà pour construire des logements aux Etats-Unis. Cela permettrait d’économiser des dizaines de millions de dollars en évitant de tout importer depuis la Terre. C'est évident plus compliqué d'utiliser de l'eau dans l'espace pour faire du béton, donc la technologie reposerait sur un puissant laser qui ferait du régolithe, la poussière lunaire, un matériau de construction proche de la céramique qui peut absorber les radiations. 

La technologie est testée sur Terre pour l’instant, avec bientôt la simulation de la gravité lunaire et l’utilisation d’échantillons rapportés par les missions Apollo, pour vérifier la viabilité du projet. Il faudra transporter tout l’équipement nécessaire, une géante imprimante en 3D notamment, à des centaines de milliers de kilomètres. Une démonstration pourrait avoir lieu sur la Lune dès 2026.

Construire des logements à bas coût sur Terre

Pour ce projet, la Nasa a signé un contrat de 57 millions de dollars avec ICON, une société d’Austin au Texas. Depuis sa création en 2017, elle a déjà levé près d’un demi-milliard de dollars. Visiblement, les investisseurs croient au projet. "Le premier objet que l’humanité construira dans un autre monde sera le produit d’une mission menée à Austin", se félicite Jason Ballard, le cofondateur d’ICON. Selon lui, si nos civilisations sont aussi avancées qu’elles le pensent, elles devraient pouvoir créer des logements qui ne mettent pas les ressources de la Terre en danger. ICON a donc développé une imprimante géante appelée "Vulcan", et une sorte de béton, du "Lavacrete", pour construire, par exemple, une structure qui servira à entraîner les astronautes pour de futures missions sur Mars.

Mais l'ambition d'ICON ne s'arrête pas à la Lune. L'entreprise, qui a imprimé sa première maison en 3D en 2018 et travaille sur un chantier d’une centaine de maisons au nord d’Austin en ce moment, a aussi l’objectif très concret de construire des logements à bas coût. Elle va lancer dans quelques jours une compétition, l’initiative 99, auprès d’architectes et de designers pour qu’ils proposent des concepts de maisons à 99 000 dollars. CNN souligne qu’un Américain sur deux a du mal à trouver un logement à un prix abordable. Le loyer mobiliserait 50% des revenus de 23 millions de personnes aux Etats-Unis.

Enfin, ICON affirme chercher à réduire l’empreinte carbone de son "Lavacrete" et espère justement que ses projets spatiaux aideront l’entreprise à trouver des idées pour y arriver. "Si vous parvenez à construire des maisons dans un environnement dur et isolé comme la Lune, vous allez sans doute faire des progrès dans la construction de maisons sur la Terre", suggère Jason Ballard, le PDG d’ICON.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.