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New York : une propriétaire demande à ses locataires de ne pas cuisiner de viande ou de poisson dans leur appartement

Il n'y a pas que le montant élevé des loyers qui peut poser problème à New York. Certains propriétaires ont aussi des exigences particulières.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le quartier de Brooklyn, à New York, est l'un des secteurs les plus chers de tous les Etats-Unis. (JAKUB PORZYCKI / NURPHOTO)

Ces derniers jours, une annonce immobilière un peu spéciale a été publiée à New York, aux États-Unis. La propriétaire, vegan, vit juste au-dessus des appartements à louer et elle précise qu'elle refuse que ses locataires cuisinent du poisson ou de la viande.

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Le New York Times s'est notamment intéressé au sujet. Le journal parle de deux appartements spacieux, situés un Fort Greene, un quartier de Brooklyn, dans un beau bâtiment en brique. Les loyers pour ces deux logements avec une chambre à coucher : 4 500 et 5 750 dollars. Dans l’annonce, il est spécifié "pas de viande ou de poisson dans l’immeuble".

Peut-on interdire à ses locataires de cuisiner certains aliments ?

L’agence immobilière indique qu'il n’est pas interdit de manger de la viande ou du poisson, seulement d’en cuisiner, parce que la propriétaire vegan qui vit au-dessus ne veut pas que l’odeur remonte jusque chez elle. Elle n’a pas souhaité parler à la presse mais d’après son ex-mari, cité par le Times, elle impose cette condition depuis qu’elle a acheté la résidence en 2007.

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Selon le journal new-yorkais, une telle requête est légale. L’âge, l’ethnie, le métier pratiqué ou la source des revenus, le statut familial, l’orientation sexuelle font partie des quatorze critères dont le propriétaire n’a pas le droit de tenir compte, selon la ville de New York. En revanche, le régime alimentaire n’est pas sur cette liste. Le Times a interrogé un professeur de droit, auteur d’un livre sur les pratiques des locataires et des propriétaires à New York. D’après lui, à moins qu’un locataire ait une condition médicale forçant le propriétaire à faire des concessions, rien ne l’empêche d’imposer une restriction de ce genre.

La tension du marché immobilier new-yorkais

Le New York Post, le tabloïd de la ville, a envoyé un reporter sur place. Un gérant d’un immeuble voisin lui a expliqué être choqué. "On ne peut pas dire aux gens quoi manger et quoi ne pas manger", dit-il. Un mécanicien du quartier s’est demandé si on pouvait mettre les odeurs hors-la-loi, ce qui l’arrangerait parce que la cuisine de son voisin sent mauvais, raconte-t-il. Une New-Yorkaise, intéressée par la location mais qui n’a pas pu visiter parce qu’elle n’avait pas pris rendez-vous, a confié au Times que la règle ne l’inquiétait pas autant que le fait qu’une personne à l’étage allait s’assurer que cette règle était bien respectée.

Cette histoire est surtout une illustration supplémentaire de la tension sur le marché immobilier new-yorkais. À Brooklyn, le coût de la vie serait supérieur de 80% à la moyenne nationale selon le site UpHomes. Et à New York, les loyers ont augmenté en moyenne de plus de 10% entre février 2022 et février 2023, d'après la firme Douglas Elliman Real Estate.

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