Aux Etats-Unis, San Francisco expérimente un ferry qui fonctionne à l'hydrogène
La baie de San Francisco est traversée toute l’année par un système de transports publics de ferries qui transportent 750 000 personnes. Et bientôt, certains de ces passagers voyageront à bord d’un ferry fonctionnant à l’hydrogène. Un premier bateau est arrivé dimanche dans la ville californienne pour quelques tests.
Ce bateau expérimental s'appelle "Sea Change", qu’on peut traduire par "changement radical", signe de l’ambition du projet. Il fait un peu plus de 20 mètres de long, c’est-à-dire qu’il est plus petit que les ferries traversant la baie de San Francisco aujourd’hui. Le catamaran peut transporter 75 passagers jusqu’à 15 nœuds, soit environ 28 kilomètres par heure. C’est plus lent que les ferries fonctionnant au diesel, qui eux dépassent les 50 kilomètres par heure. Coût du bateau : 14 millions de dollars, financé en partie par l’Etat californien. Les modèles suivants coûteront moins cher mais toujours 30% de plus que les bateaux traditionnels. Ce n'est pas encore la solution idéale donc. Il a une autonomie d’environ 280 kilomètres et doit être réalimenté tous les deux jours, en gros. Après plusieurs sorties-tests pour les équipages, le "Sea Change" devrait accueillir ses premiers passagers un peu plus tard cette année et devenir le premier vaisseau maritime commercial du genre aux Etats-Unis.
"L'avenir du transport maritime"
Ses piles à combustible produisent de l’électricité grâce à l’hydrogène. Ce qui veut dire que le bateau n’émet que de la vapeur d’eau, moins dommageable pour l’environnement qu’un moteur à diesel mais plus agréable aussi pour les passagers à bord, ne serait-ce que pour l’odeur d’essence. Le "Sea Change" contient dix réservoirs, 246 kilos d’hydrogène comprimé en tout à une pression de 250 bars. Mais l’hydrogène utilisé n’est pas ce qu’on appelle de "l’hydrogène vert", généré lui-même par des énergies renouvelables. Pour faire tourner ce ferry sans émission, il faut encore du méthane et donc si le véhicule est "propre", ce qui l’alimente ne l’est pas.
La société de transports publics San Francisco Bay Ferry cherche effectivement à remplacer l’essentiel de sa flotte de 16 ferries à diesel par des véhicules à zéro émission dès 2035. "C’est l’avenir du transport maritime", assure son porte-parole. En montrant qu’une utilisation d’un tel ferry au quotidien est possible, le "Sea Change" doit prouver qu’il existe des alternatives à moyen terme, y compris pour les énormes porte-conteneurs qui sillonnent les océans.
Le Japon, la Norvège ou la Belgique testent aussi des bateaux à hydrogène. Le transport maritime représente 3% des émissions de gaz à effet de serre et sa pollution est largement comparable à celle du transport aérien.
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