Alaska : l'aéroport de Fairbanks fait confiance à un robot pour tenir les oiseaux migrateurs à distance des pistes d'atterrissage

C’est une idée de l’agence des transports de l’Alaska, le robot de la taille d'un labrador doit patrouiller toutes les heures autour des pistes et chasser les oiseaux migrateurs.
Article rédigé par franceinfo - Pierrick Leurent
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le robot quadrupède de Boston Dynamics, à Nancy, le 4 avril 2023. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Est-ce l’épouvantail 2.0 ? En Alaska, un aéroport a acheté un robot pour chasser les oiseaux migrateurs qui menacent les avions au décollage et à l’atterrissage. Ce robot qui a l’apparence d’un chien, enfin, un robot à quatre pattes en tout cas, a été créé par Boston Dynamics, la firme de robotique dont on parle le plus parce que les vidéos de ses créations tournent régulièrement sur les réseaux sociaux. On y voit des robots se déplacer avec beaucoup d’agilité, et une forme humanoïde ou à quatre pattes mais sans tête.

Le deuxième aéroport d’Alaska, celui de Fairbanks, une ville de 35 000 habitants, a choisi d’acheter ce robot de la taille d’un labrador et de le faire passer pour un renard ou un coyote, mais sans fourrure pour qu’il reste imperméable. Aurora - c’est son nom -  peut se déplacer sur des terrains escarpés sous la pluie ou sous la neige, en Alaska, ça peut servir. Il doit patrouiller toutes les heures autour des pistes. Le robot, d’une valeur de 70 000 dollars, doit donner faire croire à la présence d’un prédateur et tenir les oiseaux migrateurs à distance. L’aéroport de Fairbanks va le tester à partir de cet automne, quand les migrations commencent, et observera aussi comment d’autres animaux, les ours; par exemple, accueillent ce nouvel arrivant.

Différentes options envisagées

C’est une idée de l’agence des transports de l’Alaska. Il a un temps été question de larguer du jus de raisin avec des drones, apparemment, cela tient les oiseaux à distance. Mais l’agence a trouvé risqué d’utiliser des drones près d’un aéroport. Elle s’est aussi demandé si le jus de raisin n’allait pas attirer d’autres animaux et remplacer un problème par un autre. Dans les années 90, près d’un lac d’Anchorage, la capitale de l’Alaska, les autorités avaient fait appel à des cochons dans l’espoir qu’ils mangent des œufs d’oies et de canards. Aujourd’hui, une autre technique, plus basique, consiste à envoyer des membres des services des forêts faire beaucoup de bruit autour des pistes. Aurora, lui, peut travailler 24 heures par jour, n’a pas besoin de se reposer ou de manger et dispose d'une caméra embarquée permettant en plus d’observer la nature. À ceux qui s’inquiètent d’un monde à la Terminator, les autorités répondent au Anchorage Daily News, le journal le plus lu d’Alaska, qu’il faut plutôt s’imaginer un robot-aspirateur Roomba.


 

Même si on ne parle pas d’une des dix plaies d’Égypte, ces oiseaux migrateurs posent problèmes. L’an dernier, 92 animaux ont percuté des avions en Alaska, 10 dans la seule ville de Fairbanks. Généralement, les dégâts sont minimes pour l’appareil, mais si un oiseau finit dans le moteur, les risques sont plus importants. En 1995 un Awacs, cet avion radar avec une énorme assiette à l’arrière, s’est écrasé après avoir heurté des oies près d’un aéroport militaire d’Anchorage. L’accident avait fait 24 morts. Si les tests d’Aurora sont concluants, d’autres aéroports adopteront peut-être la méthode, pour faire des économies à long terme.

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