Une histoire de la droite et de la gauche en BD

Le premier tour de la présidentielle a lieu ce dimanche 10 avril. L'occasion de s'intéresser à l'histoire de la droite et de la gauche en BD avec deux ouvrages À Tribord, toute ! et À Bâbord, toute ! de Jean-Yves le Naour et Marko. Où l'on apprend – surprise ! – qu'au commencement Dieu était de droite et Jésus de gauche. C’est de l’humour, bien sûr, et les deux BD, fort sérieuses, n’en manquent pas.

Dieu aime qu’on lui obéisse, sinon – paf – le déluge. Jésus, c’est "Chassez les marchands du temple !". En réalité, cette histoire de droite et de gauche commence vraiment à la Révolution. Pour pouvoir compter ceux qui sont pour ou contre le fait de donner au roi un droit de véto, il est demandé aux membres de l’assemblée constituante réunie le 11 septembre 1789 de se répartir clairement. À droite, les partisans du veto, et donc d’un exécutif fort, à gauche, ceux qui veulent affaiblir le pouvoir du monarque au profit du Parlement.

"La nation, proclamée de frères égaux en droits, c’est la Révolution française. A la fin du XIXe siècle, la gauche a peu à peu déserté le terrain national en embrassant l’universel républicain et l’internationale, avec le socialisme qui pointe. Alors que la droite va se rallier au nationalisme après la défaite de 1871, la perte de l’Alsace-Lorraine et l’affaire Dreyfus. "

Jean-Yves le Naour, docteur en histoire et scénariste

Tribord, toute ! À Bâbord, toute ! Jean-Yves le Naour et Marko, aux éditions Dunod. 

Gauche, droite ! Gauche, droite !

Dans À tribord, toute !, vous croiserez les visages de Louis XVIII, Charles X, Louis-Philippe, Thiers et Guizot, Mac Mahon, Charles Maurras et bien sûr Charles de Gaulle. Vous comprendrez ce que veut dire une droite bonapartiste, orléaniste, légitimiste. Et qui étaient les Ratapoils et les Camelots du roi.

Dans A Bâbord, toute !, vous reconnaitrez les figures de Jean-Jacques Rousseau, Gracchus Babeuf, Karl Marx, Gambetta, Jules Ferry, ou encore Maurice Thorez et Pierre Mendes-France. Vous apprendrez que le septennat fut une invention de droite pour laisser le temps à un prétendant roi de mourir. Que le qualificatif "intellectuel" est un mot inventé par l’extrême droite pour se moquer. Et que le nationalisme est passé de gauche à droite.