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"Un Général, des généraux" de Boucq et Juncker

Nicolas Juncker et François Boucq nous régalent avec la reconstitution du putsch d'Alger, quand "un quarteron de généraux en retraite", comme les avait qualifiés de Gaulle, a tenté de renverser la République, le 13 mai 1958. 

Article rédigé par franceinfo, Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
ILS SONT BEAUX, NOS GENERAUX ! (FRANCOIS BOUCQ, LE LOMBARD)

Le 13 mai 1958, une poignée de généraux tente de mener un coup d’État, depuis Alger, où l’armée française doit faire face à ce qu’on a longtemps appelé "les événements d’Algérie".

Une pantalonnade politico-militaire

Ces généraux ont pour noms Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Jean Gracieux. A leurs côtés se trouvent Pierre Lagaillarde, avocat et officier de réserve, ou encore le général Massu qui dirige la 10e division parachutiste. Leur projet : en finir avec la 4e République et ses majorités introuvables, incapables de donner une direction claire à la politique de la France, surtout en Algérie, où les pieds-noirs se sentent abandonnés par la mère patrie.

L’affaire est menée de façon rocambolesque et se terminera en pantalonnade. Au profit d’un autre général, qui observe tout ça depuis sa retraite de Colombey-les-Deux-Eglises et qui raflera la mise après avoir proclamé devant la foule réunie sous le balcon du gouvernement général d’Alger : "Je vous ai compris".

Pour raconter cet épisode de notre histoire contemporaine, le scénariste Nicolas Juncker s’est autorisé le registre de la farce.

"La situation est tellement ridicule qu’il fallait accompagner le mouvement. Mais tout ce qui est dans ce livre est écrit sous le sceau de la réalité historique la plus exigeante."

le scénariste, Nicolas Juncker

Cette fois, Nicolas Juncker, par ailleurs dessinateur, cherche un partenaire pour mettre en scène la mascarade politico-militaire. Il lui faut un maître de la caricature et du mouvement. François Boucq s’en donne à cœur joie. Salan, vite dépassé, n’en finit pas de piquer colère sur colère. Massu, avec ses oreilles en feuilles de chou, est impayable. Quant à de Gaulle, ses silences le rendent encore plus impressionnant.

Il y a une espèce de folie qui prend Paris et Alger pendant quelques jours. Pendant ce temps-là, de Gaulle mange des biscottes, promène son chien, s’endort avec son dentier sur la table de nuit. Il ne dit rien. Il attend son heure. Et elle viendra.

Le scénariste Nicolas Juncker

Un Général, des généraux, de Boucq et Juncker, aux éditions du Lombard.    

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