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Last Man, enfin!

Avec "Last Man", trois trentenaires français nourris de mangas, de films d'action et de jeux vidéos pourraient bien damer le pion aux Japonais. Ils ont pour noms Balak, Michaël Sanlaville et Bastien Vivès.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Il
y a quelques jours, Karyn Poupée, correspondante de l'Agence France Presse à
Tokyo et spécialiste reconnue de la culture populaire nipponne, expliquait dans
l'une de ses dépêches que les mangakas, les auteurs de BD qui ont tant fait
pour l'influence de leur pays à travers le monde, sont en train de manquer le
tournant du numérique.  Ils
n'arriveraient tout simplement pas à lâcher leur crayon pour créer leurs
histoires directement sur écran.

Au
même moment, de ce côté-ci de la planète, trois dessinateurs trentenaires,
nourris de mangas, de dessins animés japonais et de jeux vidéos
depuis leur
prime enfance publient ensemble ce qui apparaît à ce jour comme la tentative la
plus aboutie de la relève européenne .

Le
projet a pour titre Last Man . Il est
signé Balak, Sanlaville et Vivès . Bastien Vivès est déjà connu du grand public
pour ses récits intimistes, Le Goût du
Chlore
, Dans mes yeux , Polina . Les deux autres sont encore relativement
inconnus. Last Man devrait leur apporter
la reconnaissance du public BD.

Tous
les trois sont passés par l'école d'animation des Gobelins, à Paris. Et s'ils
n'y prennent garde, ils auront bientôt oublié comment l'on tient une plume ou
un pinceau. Leur outil, c'est la palette graphique ; leurs compagnons, les
logiciels. A chacun, sa spécialité : à Balak la mise en scène, à Vivès la
vérité des personnages, à Sanlaville le dynamisme du récit.

Les
ingrédients de Last Man sont ceux qui font les délices des sagas pour
ados.
Elevé par sa seule mère, jeune et jolie blonde à forte poitrine, un
enfant frêle mais volontaire souhaite devenir champion de lutte. Sa rencontre
avec un étranger aussi balèze que bourru lancera l'histoire sur les voies du
récit initiatique. Au rythme de 200 pages chaque trimestre, la saga pourrait
bien réconcilier les amateurs de BD franco-belge et les fans de japanimation.

Last
Man, sous le label Kstr... et bientôt en jeu vidéo.

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.

Rex Fabula , de Fujiyama Kairi, chez Doki-Doki

Akatsuko Homaré, issu d'une bonne famille, aime pouvoir tout
contrôler dans sa vie. Mais un jour, il se retrouve projeté dans un univers
parallèle, appelé "Mundus Fabula", où les règles n'ont rien de commun
avec celles du monde réel. Malgré tout, Homaré refuse de se laisser contrôler
par qui que ce soit... C'est ainsi que commence son combat !

Un manga en trois tomes qui mélangent les genres, shônen,
seinen, fantastique. L'univers de Mundus Fabula n'est pas très détaillé, car
Fujiyama Kairi a privilégié l'expression des personnages dont les émotions
passent majoritairement par les yeux.

La bande-annonce de Rex Fabula

Lire un extrait de Rex Fabula

Sankarea , de Mitsuru Hattori, chez Pika

Chihiro Furuya est passionné par les zombies et les préfère
de loin aux filles, à moins qu'elles ne rentrent dans cette catégorie. Alors qu'il
tente de ressusciter son chat, il rencontre Sanka Rea, jeune fille de bonne
famille, qui attire plus d'un garçon, sauf Chihiro. Ce dernier est à mille
lieux de se douter qu'elle va bientôt devenir le zombie auquel il rêve tant.

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Sankarea
n'utilise pas les codes du genre (violence, gore) et nous propose un univers
original et un peu de fan service. Un premier tome fluide et actif pose les
bases du récit et présente les personnages et leur entourage.

Lire un extrait de Sankarea

King's game , de Nobuaki Kanazawa (roman original)

et Hitori Renda (dessins), chez Ki-oon

Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui
met au défi deux de ses camarades de lycée de s'embrasser. Le mystérieux
expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un "King's
Game". Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien
obligés de se rendre à l'évidence : ils ont 24 heures pour s'exécuter et la
sanction en cas de désobéissance est la mort. Nobuaki pourra-t-il
protéger ses copains et sa petite amie ?

Une entrée en matière très rapide pour ce manga adapté d'un roman publié sur
internet (les différents chapitres ont été lus plus de 30 millions de fois) et qui n'est pas sans rappeler Judge , de Yoshiki Tonogai.
Un graphisme très efficace qui colle parfaitement à la montée en puissance de
la narration et aux moments d'angoisse.

La bande-annonce de King's game

Lire un extrait de King's game

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