La BD en mode rétro
A
l'ancienne... c'est le sentiment qu'on éprouve quand on commence à lire Souvenirs de L'empire de l'ATOME de
Thierry Smolderen et Alexandre Clérisse.
A
l'ancienne, d'abord, par le traitement du dessin et les couleurs délavées qu'on
pouvait voir dans les illustrations de presse des années 50 ou 60. Comme sont typiques de l'après-guerre les
costumes étriqués, le mobilier anguleux et les appareils ménagers robotisés. A
l'ancienne, aussi, la façon d'aborder un récit de science-fiction. Un lien
télépathique unit un humain on ne peut plus banal avec son petit chapeau et ses
lunettes rondes à un personnage important d'une galaxie lointaine dans le temps
et l'espace. Depuis ce genre d'histoires, on a fait du chemin, quand même!
Où
donc ces fusées à réaction, ces voitures profilées, ces scaphandres grossiers vont-ils
nous emporter ? Et bien, dans une bulle de nostalgie, un rêve évanoui... Le
scénario s'inspire de la vie de Cordwainer Smith, auteur de SF des années 1950. Et quand on referme le livre, le regard tourné
vers le ciel, on sourit, les yeux perdus dans les étoiles.
Souvenirs de
L'empire de l'ATOME aux Editions Dargaud.
Chez
le même éditeur, le même sentiment, à l'ancienne, nous saisit à la lecture de
Parker. La série adapte les romans noirs de l'écrivain Donald Westlake, quand
celui-ci signait Richard Stark. Le
canadien Darwyn Cooke met en scène ces récits de gros durs et petites pépées en
dessinant délibérément rétro. Fifities
et bicolore, orange et noir, vachement bath et tiré à quatre épingles... Après Le Chasseur et L'Organisation , voici Le
Casse . Toujours aussi efficace.
Enfin,
à l'ancienne encore, et tout à la fois d'une modernité déconcertante, un
italien a traduit en bande dessinée Histoire
de ma fuite dans laquelle Casanova raconte comment il s'est échappé du
cachot où il avait été jeté, à Venise, en 1756, pour libertinage,
athéisme et occultisme. Giacomo Nanni utilise un impressionnant jeu de trames
grises, horizontales, verticales, superposées, à la rigueur monacales. Et rend
grâce avec élégance à l'esprit de ce texte du XVIIIe siècle.
Histoire de ma
fuite sous le label Olivius.
Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la
chronique "Info manga" de Lætitia de Germon de la rédaction de
franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Lætitia
vous
livre sa sélection et ses coups de cœur.
Rex Fabula , de Fujiyama Kairi, chez Doki-Doki
Akatsuko Homaré, issu d'une bonne famille, aime pouvoir tout
contrôler dans sa vie. Mais un jour, il se retrouve projeté dans un univers
parallèle, appelé "Mundus Fabula", où les règles n'ont rien de commun
avec celles du monde réel. Malgré tout, Homaré refuse de se laisser contrôler
par qui que ce soit... C'est ainsi que commence son combat !
Un manga en trois tomes qui mélangent les genres, shônen,
seinen, fantastique. L'univers de Mundus Fabula n'est pas très détaillé, car
Fujiyama Kairi a privilégié l'expression des personnages dont les émotions
passent majoritairement par les yeux.
La bande-annonce de Rex Fabula
Sankarea , de Mitsuru Hattori, chez Pika
Chihiro Furuya est passionné par les zombies et les préfère
de loin aux filles, à moins qu'elles ne rentrent dans cette catégorie. Alors qu'il
tente de ressusciter son chat, il rencontre Sanka Rea, jeune fille de bonne
famille, qui attire plus d'un garçon, sauf Chihiro. Ce dernier est à mille
lieux de se douter qu'elle va bientôt devenir le zombie auquel il rêve tant.
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Sankarea
n'utilise pas les codes du genre (violence, gore) et nous propose un univers
original et un peu de fan service. Un premier tome fluide et actif pose les
bases du récit et présente les personnages et leur entourage.
King's game , de Nobuaki Kanazawa (roman original)
et Hitori Renda (dessins), chez Ki-oon
Nobuaki est réveillé en pleine nuit par un étrange sms qui
met au défi deux de ses camarades de lycée de s'embrasser. Le mystérieux
expéditeur du message prétend que la classe entière participe à un "King's
Game". Jour après jour, les défis se succèdent, et les lycéens sont bien
obligés de se rendre à l'évidence : ils ont 24 heures pour s'exécuter et la
sanction en cas de désobéissance est la mort. Nobuaki pourra-t-il
protéger ses copains et sa petite amie ?
Une entrée en matière très rapide pour ce manga adapté d'un roman publié sur
internet (les différents chapitres ont été lus plus de 30 millions de fois) et qui n'est pas sans rappeler Judge , de Yoshiki Tonogai.
Un graphisme très efficace qui colle parfaitement à la montée en puissance de
la narration et aux moments d'angoisse.
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