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BD bande dessinée. Là-haut avec Timothée de Fombelle

Auteur pour le théatre, romancier, Timothée de Fombelle connait un succès international avec deux  héros de cour d’école qui ont pour noms Vango et Tobie Lolness. 

Radio France
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LA VIOLENCE CONSOLE-T-ELLE VRAIMENT ? (CHRISTIAN CAILLEAUX, GALLIMARD BD)

Timothée de Fombelle signe aujourd’hui avec Christian Cailleaux sa première bande dessinée. Récit sur l'enfance, Gramercy Park n’est pas une BD pour enfants.

Au revoir, là-haut

Timothée de Fombelle dit ne pas pouvoir commencer à écrire un de ses célèbres romans d’aventure pour la jeunesse sans avoir relu Tintin en Amérique. Question d’intensité dans le rythme de l’écriture.

Affaire de géographie urbaine aussi sans doute, puisque Gramercy Park, la bande dessinée pour adultes qu’il signe aujourd’hui avec Christian Cailleaux, a pour cadre le New-York des années 1940 et 50. Il a eu l’intuition qu’il fallait en faire une BD, exercice auquel il ne s’était jamais livré, car cette histoire est d’abord celle de deux personnes - une femme, un homme, qui se regardent.

Les mots sont superflus pour essayer de comprendre ce qui se joue entre cette belle et énigmatique apicultrice qui surveille ses ruches sur la terrasse d’un gratte-ciel et un gangster noir enfermé dans la solitude derrière la fenêtre de son loft aérien. Comme souvent chez Timothée de Fombelle, c’est une histoire où l’on regarde le monde de haut.

C’est aussi le raconteur d’histoires qui a envie de mettre un peu de verticalité, de vertige et de déséquilibre dans sa vie, parfois.

Timothée de Fombelle

La poésie de la consolation

Gramercy Park aurait pu s’appeler La Consolation. Pour les personnages de Timothée de Fombelle, c’est la seule quête qui vaille. Comme d’autres avant lui, Fombelle nous dit qu’on ne guérit jamais de son enfance. Mais il ajoute, sauf à consoler un enfant. Avare de mots, Gramercy Park nous invite tout de même dans la tête de l’héroïne par un monologue intérieur plein de grâce et assez inhabituel en bande dessinée.

Un polar poétique: c'est sans doute la meilleure définition de ce Gramercy Park porté par les images et les couleurs élégantes de Christian Cailleaux, aux éditions Gallimard bande dessinée.

INFO MANGA (FRANCEINFO)

Tous les 15 jours, Jean-Christophe Ogier accueille ici la chronique "Info manga" de Laetitia de Germon de la rédaction de franceinfo.fr. Pour vous guider parmi les nombreuses parutions, Laetitia vous livre sa sélection et ses coups de cœur.

The Promised Neverland, de Kaiu Shirai et Posuka Demizu, chez Kazé

The Promised Neverland (© 2016 by Kaiu Shirai, Posuka Demizu/SHUEISHA Inc. / Kazé)

Kazé a misé gros pour la sortie de The Promised Neverland avec plus de 100 000 exemplaires imprimés. Au Japon, les sept premiers volumes se sont vendus à plus de trois millions d'exemplaires. Ce manga écrit par Kaiu Shirai et dessiné par Posuka Demizu mêle drame, aventure, thriller et surnaturel. Conçu comme un huis-clos oppressant et haletant, il n'est pas sans rappeler la série Prison Break.

A première vue, on pourrait croire que tout est paisible dans l'orphelinat de Grace Field House. Mais en réalité, tout est une question d'observation et de stratégie. Au moindre faux pas, l'horreur surgit sans que l'on s'y attende et les choses prennent une toute autre tournure.

Les dessins, parfois très détaillés, parfois moins, retranscrivent parfaitement les différentes émotions ressenties par les personnages, auxquels on s'attache très vite et dont on a hâte de voir l'évolution. A travers eux, les auteurs nous font passer d'une ambiance douce heureuse à une atmosphère plus que pesante.

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