Amère Amérique

Dans "Mauvaise réputation", Antoine Ozanam et Emmanuel Bazin livrent la biographie romancée, mais très documentée, du plus jeune des frères Dalton, marshal avant d'être hors-la-loi, puis de finir entrepreneur à Hollywood à sa sortie de prison.
Article rédigé par Jean-Christophe Ogier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
tagada, tagada, voilà un Dalton (EMMANUEL BAZIN, GLENAT / EMMANUEL BAZIN, GLENAT / STEVE CUZOR, DUPUIS)

Difficile de trouver quelqu’un qui ait plus mauvaise réputation que les Dalton. Si mauvaise qu’ils incarnent, depuis les aventures de Lucky Luke, la figure des méchants stupides. Mais l’histoire et le destin des hommes sont évidemment toujours plus complexes que ce qu’on en retient.

Au nom de la loi

Antoine Ozanam et Emmanuel Bazin ont voulu réhabiliter au moins l’un d’eux, Emmett Dalton, le plus jeune de la fratrie du vrai gang de desperados qui fit régner la terreur au XIXe siècle. Figurez-vous  qu’avant d’être hors-la-loi, les Dalton défendaient la loi.

"Les Dalton sont d’abord une famille de marshals, chargés de faire respecter la loi. Ils commencent tous du bon côté. Et c’est juste parce qu’on ne leur donne pas assez d’argent pour vivre qu’ils cèdent à la tentation."

Le scénariste, Antoine Ozanam

à franceinfo


C’est d’abord cette lente glissade du côté obscur, que nous racontent Ozanam et Bazin. Ou plutôt, Emmett Dalton lui-même, seul rescapé de la fusillade finale, lors de l’attaque de la banque de Coffeyville, au Kansas, en 1892. Emmett s’en sort avec 23 balles dans le corps, il fera 14 ans de prison, avant d’incarner une nouvelle fois la légende de l’Amérique… en devenant acteur à Hollywood et promoteur immobilier en Californie.

Ozanam et Bazin n’en font pas pour autant une épopée glorieuse, mais un récit mélancolique, où Emmet Dalton apparaît en personnage nostalgique, contemplatif, plongé dans ses souvenirs amers.

Mauvaise réputation, deux volumes aux éditions Glénat. 

Une autre histoire d'Amérique

Emmett Dalton était né en 1871. Cette même année, naissait aussi l’écrivain et journaliste Stephen Crane, à qui l’on doit le roman The Red Badge of Courage, un monument de la littérature américaine, sur la guerre de Sécession.

De cette évocation d’un adolescent qui monte au feu pour la première fois, le dessinateur Steve Cuzor a tiré une bande dessinée aux images sombres comme les pensées du jeune homme, et des planches d’une beauté à couper le souffle, dans les sous-bois de Virginie.

Le Combat d’Henry Fleming, sous le label Aire libre des éditions Dupuis. 

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