"Touch Microbiome" : l'empreinte bactérienne unique peut aider la police scientifique à extraire l’ADN d'un suspect, selon une étude
Les criminologues ont l’habitude de dire que 'tout contact laisse une trace'. Cela n’a jamais été aussi vrai. Imaginez : vous vous faites agresser par quelqu’un. Vous essayez de vous défendre. Il y a donc forcément contact. Jusqu’ici, pour identifier un agresseur, les enquêteurs avaient besoin de retrouver, au moins, quelques poils, des fluides corporels ou des morceaux de peau pour en extraire l’ADN. C’est pour cela qu’on regarde souvent sous les ongles de la victime quand il y a eu bagarre. Mais parfois, on ne retrouve rien du tout.
Une équipe d’experts en sciences médico-légales vient de montrer que chaque personne dispose d’une empreinte bactérienne unique. Leurs recherches ont été publiées dans la Nation Library of Medecine, le 19 mars 2024. Ils l’ont appelée "le Touch Microbiome". Et il se trouve que ces bactéries sont transférées sur tous les objets avec lesquels la peau entre en contact. En les analysant, on pourrait en extraire l’ADN et identifier le suspect.
Détecter une empreinte simplement en étant proche
Ces bactéries restent plus ou moins longtemps sur les objets, tout va dépendre de la porosité de la surface. Dans le pire des cas, sur du verre, par exemple, elles resteront pendant un peu moins d’un mois. En revanche, sur un T-Shirt en coton, les chercheurs ont montré qu’on pouvait retrouver les traces d’ADN pendant six mois. Mieux, ils ont découvert que ces bactéries pouvaient être transférées d’un vêtement à l’autre. Cela voudrait dire que si un agresseur s’est simplement frotté ou s’il est resté proche de sa victime suffisamment longtemps, même sans la toucher, on pourrait retrouver son empreinte bactérienne sur le vêtement.
Pour récupérer cette empreinte bactérienne sur un verre ou sur un T-Shirt, il suffit d'utiliser un kit d’extraction de l’ADN. C’est ce que l’on voit souvent dans les séries quand les experts scientifiques passent une sorte de coton-tige sur un objet. On fait la même chose sur la peau du suspect. Puis on met le tout dans une machine qui va dire ensuite, si les bactéries correspondent. C’est le même principe que le test PCR à l'époque du Covid. Une technique qui pourrait devenir une arme redoutable pour la police scientifique.
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