Singapour : pour explorer les décombres, des chercheurs misent sur des cafards télécommandés
C’est peut-être le futur du secourisme. Des cafards contrôlés à distance par les services de secours, téléguidés comme des drones, pourront s’infiltrer partout dans les décombres. Ils pourront cartographier une zone irradiée, par exemple, ou localiser des personnes bloquées après une explosion ou un tremblement de terre.
Pourquoi des cafards ? Parce que fabriquer un robot minuscule, très agile, capable de se faufiler partout, est techniquement impossible aujourd’hui. D’où l’idée des chercheurs de l’université technologique de Nanyang, à Singapour, de prendre des petits insectes robustes, résistants à la chaleur et aux radiations, comme le sont les cafards, et de les transformer en robots que l’on peut piloter à distance.
Une escadrille de 20 cafards
Pour piloter l'insecte à distance, on lui met un mini sac à dos bourré d’électronique et une sorte de bonnet qui va lui titiller les antennes. Ces cafards suffisamment gros pour pouvoir porter cette charge sont des cafards géants de Madagascar, pouvant mesurer sept centimètres de long. Pour le faire aller à gauche ou à droite, des électrodes agissent sur leurs antennes. Pour le faire accélérer ou ralentir, une autre est placée sur son ventre, et ça marche ! On peut vraiment le faire aller où l’on veut. De plus, il conserve son autonomie pour pouvoir contourner un obstacle si nécessaire. Aucune chirurgie n'est requise pour ce résultat. Il suffit de retirer le sac à dos et le bonnet, et le cafard retrouve une vie parfaitement normale.
Pour l'instant, ces cafards sauveteurs ne font pas de missions. C’est encore de la recherche. Mais on les entraîne déjà. Les chercheurs viennent de réussir à contrôler une escadrille de 20 cafards comme si c’était une seule et unique unité d’infanterie. Cela va permettre de quadriller plus rapidement un site, même accidenté avec de nombreux obstacles. Les cafards respectent les instructions. Leur paquetage a aussi été miniaturisé pour qu’ils puissent transporter un GPS et un capteur de présence humaine.
Si on a la phobie des insectes, mieux vaut commencer à se soigner. Car dans quelques années, ce sera peut-être un essaim de cafards qui viendra nous sauver sous des gravats.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.