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A la recherche du corail mésophotique en Polynésie française

"Au fil de l'eau" avec l'explorateur Ghislain Bardout, co-fondateur des expéditions Under The Pole. Catherine Pottier nous plonge ce soir dans les eaux profondes des cinq archipels de la Polynésie française, à la recherche du corail mésophotique.

Article rédigé par franceinfo, Catherine Pottier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'expédition "Under The Pole" partie de Concarneau en 2017, a travaillé notamment sur l'étude des coraux mésophotiques dans les eaux des cinq archipels. (UNDER THE POLE)

L'expédition Under The Pole est partie de Concarneau en 2017 et un livre sort cette semaine pour retracer ces quatre ans d'exploration des fonds marins.

Après une première mission dédiée à l'étude de la biofluorescence et de la bioluminescence, l'expédition s'est poursuivie en Polynésie française avec un programme scientifique baptisé Deep Hope. Pendant près de 18 mois, les plongeurs ont observé les coraux mésophotiques, ceux que l'on trouve entre 30 mètres et 150 mètres de profondeur. L'objectif était de comprendre et de trouver une solution à la destruction des coraux de surface.

Des coraux profonds plus résistants

Au cours de la mission, l'équipe a plongé plus de 800 fois et récolté plus de 4 000 échantillons. A 172 mètres de profondeur, dans l'archipel des Gambiers, les plongeurs ont réussi a prélevé le corail scéractiniaire photosynthétique le plus profond jamais trouvé.


"Contrairement à une idée reçue, la diversité coralienne la plus importante ne se trouve pas en surface, mais au-delà de 30/40 mètres de profondeur, explique Ghislain Bardout. Quand on observe le blanchissement coralien, on se rend compte que le phénomène est beaucoup plus important à proximité de la surface que dans les grandes profondeurs", poursuit-il.


Ces coraux mésophotiques, qui vivent dans le noir complet, s'avèrent tout aussi variés que ceux que l'on trouve en surface mais beaucoup plus résilients face au changement climatique. En fait, on s'aperçoit que dans le noir des profondeurs, le corail s'adapte et se transforme pour capter le maximum de lumière. Une découverte importante car l'étude et la compréhension de cette zone mésophotique permettent de penser qu'elle peut être une sorte de refuge climatique pour la biodiversité.

"Les récifs coraliens abritent 25% de la diversité océanique."

L'explorateur et plongeur Ghislain Bardout

à franceinfo

Pour l'explorateur, il est urgent que l'homme relâche la pression qu'il exerce sur la planète pour préserver la biodiversité. "Tous les enfants du monde ont eu un ours ou un phoque en peluche, mais ils sont aujourd'hui hautement menacés", dit-il.

"Ce qui est très impressionnant, c'est de pouvoir observer le milieu sans perturber le comportement des animaux", raconte Emmanuelle Périé-Bardout à propos du séjour réalisé dans la "Capsule". (UNDER THE POLE)

Une capsule sous-marine pour mieux observer les profondeurs

L'équipe d'Under The Pole a conçu et expérimenté une capsule sous-marine qui permet de rester trois jours sous l'eau, sans avoir à remonter à la surface, ce qui permet d'observer la faune et la flore au plus près.

Aujourd'hui, les explorateurs songent à la construction d'un nouveau bateau pour remplacer la goélette "Why". Un bateau plus grand et capable d'accueillir sur le pont un caisson de re-compression pour les plongeurs.

Pour cette nouvelle expédition Under the pole, la goélette "Why" emmenait à son bord le couple Bardout, leurs deux jeunes enfants ainsi que des scientifiques et des plongeurs. (UNDER THE POLE)

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